Visages troués, doigts repliés, maisons boiteuses, pierres couchées, gisants...
A première vue, l’art de François Dilasser semble en appeler à une iconographie plus ou moins identifiable. Rien n’est moins sûr en réalité, comme l’écrit le poète Paul Louis Rossi dans un très beau texte qu’il vient de publier sur son œuvre : « Chaque présence se transforme sous nos yeux, devenant objective dans sa couleur et sa stature, mais avec cette violence de l’existence qui montre déjà qu’elle désire entrer dans la nuit qui nous guette pour ressurgir sous une nouvelle forme ». De fait, à force de jouer avec les limites de la représentation, les figures de Dilasser ont quelque chose d’énigmatique qui fascine et déroute à la fois. Familières au premier coup d’œil, elles nous échappent dès qu’on s’y attarde, comme si elles étaient fortes d’une dimension magique, d’autant que le peintre n’a jamais caché son intérêt pour les cultures primitives, comme celle des poupées Kachina.
Fondée sur le mode sériel, l’œuvre de François Dilasser (que règle, dit le poète, « le principe des métamorphoses ») s’impose par une rare qualité de résistance gagnée à force d’attentes, d’hésitations et de doutes. Une peinture singulière, à voir et à revoir, où s’affrontent, selon Jean-Pierre Le Dantec, « l’ordre et le désordre du monde, le sens et le non-sens de nos existences (...), dans un tohu-bohu mêlant l’humour et le tragique, l’angoisse et la jubilation ».
SAINTES, Abbaye-aux-Dames, 11, place de l’Abbaye, tél. 05 46 97 48 48, 7 avril-30 juin.
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François Dilasser, la peinture en liberté
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : François Dilasser, la peinture en liberté