Musée d’Orsay : retour aux fondamentaux

Guy Cogeval, le nouveau directeur d’Orsay, a des idées bien arrêtées sur ce qu’il faut y faire. C’est qu’il a longtemps travaillé dans ce temple de l’impressionnisme avant de diriger le musée de Montréal.

Première priorité : redynamiser l’accrochage et la scénographie des collections permanentes. Car les contraintes techniques qui pèsent sur Orsay sont lourdes : un seul jour de fermeture, un lieu complexe... Tout l’inverse des musées anglo-saxons, où il suffit de fermer une aile pour revoir l’accrochage de cette aile en toute tranquillité. Ajoutée à cela la « croissance automatique » et quelque peu anesthésiante du nombre de visiteurs étrangers. Toutes ces raisons n’auraient pas vraiment incité son prédécesseur à renouveler l’accrochage des collections.

Il va donc changer « le pire éclairage du monde », repeindre les murs, exhumer les trésors des réserves dans lesquelles « il a passé 3 mois » et favoriser les croisements interdisciplinaires. Il vient ainsi de supprimer la maquette Peduzzi de la salle 24 afin d’accrocher de grands tableaux d’histoire très pompiers.

Il souhaite aussi mettre en place des échanges d’œuvres avec Le Louvre et Orsay, afin de montrer les bordures chronologiques (1848 - 1914) des collections du musée. Il ambitionne de montrer les « racines de la modernité » rejoignant en cela son prédécesseur, avec lequel il ne semble pas entretenir les meilleures relations du monde.

Mais comme tout cela coûte cher et qu’il n’entend pas « fonctionner uniquement sur la politique de location des œuvres » de Serge Lemoine, Guy Cogeval veut faire davantage appel au mécénat privé. Son parcours anglo-saxon va certainement l’aider.

S’il maintient la programmation des expositions de la rentrée - Pastels (d’octobre 2008 à décembre 2009), Masques (de novembre 2008 à janvier 2009) - il compte bien imposer sa marque par la suite et « redonner de l’énergie » à Orsay.