Poitiers [07.02.08] – Le plus beau sourire du monde pourrait-il disparaître ? C’est la crainte de scientifiques de Poitiers qui ont observé « une courbure importante de 12 mm », pouvant conduire à une fissure.
Ces scientifiques viennent de révéler ce qu’ils avaient constaté il y a maintenant 3 ans. En 2005, à l’occasion d’un examen du tableau, l’équipe du laboratoire de mécanique des solides de l’université de Poitiers avait noté une dégradation de l’œuvre. Outre « une courbure importante de 12 mm entre le point le plus bas et le point le plus haut », révélée lorsque le support en peuplier sur lequel Léonard de Vinci a peint La Joconde, a été libéré de son cadre, « des zones fortement contraintes en flexions » sont apparues. Conséquence : une fissure pourrait être à craindre. Une crainte encore hypothétique, puisque rien n’a évolué depuis que les responsables du Louvre ont demandé à ces scientifiques d’étudier l’œuvre, avant de le déplacer dans une nouvelle salle du musée, en mars 2005. Mais ces trois années sont bien peu au regard des cinq cents ans de Mona Lisa.
D’autant que ce n’est pas la première fois que l’on est inquiet pour la Joconde. Fin 1962, lorsque André Malraux, ministre de la Culture du général de Gaulle avait souhaité expédier le tableau Outre-Atlantique, pour accroître le rayonnement de la France et améliorer ses relations avec Washington, il avait déjà dû affronter une vigoureuse et publique opposition des conservateurs du Louvre. A l’instar de leur chef de file, Germain Bazin, conservateur des peintures au Louvre ceux-ci avaient notamment évoqué la fragilité du tableau. Ces craintes n’avaient toutefois pas empêché le gouvernement français de poursuivre son opération de charme des grandes puissances en prêtant ensuite la Joconde au Japon et à Moscou. Le risque semblait pourtant bien réel, puisque dans un ouvrage paru aux Editions Laffont en 1964, Les Secrets des Chefs-d’œuvre, Madeleine Hours expliquait qu’elle avait déjà dû « redresser » Mona Lisa. Lorsqu’elle dirigeait le service de restauration du musée, elle s’était rendu compte qu’en décadrant la Joconde l’œuvre de Léonard de Vinci s’était gondolée jusqu’à prendre la forme d’une tuile. Depuis, un cadre spécial a été conçu pour empêcher toutes nouvelles mésaventures.
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