Les mémoires du peintre expressionniste George Grosz furent publiées en Allemagne en 1974, quinze ans après sa mort. C’est à son retour des États-Unis, à la fin des années 50, que l’artiste a rédigé ce texte pensé comme un véritable roman d’aventures populaire.
Ce récit autobiographique est ponctué d’épisodes convenus, parmi lesquels ne manquent ni l’expérience voyeuriste adolescente de la « chambre interdite », ni le réquisitoire rétroactif contre un bolchevisme qui motiva pourtant l’artiste en son temps, au point de le conduire en Russie en 1922, après son adhésion au parti communiste allemand en 1918. Au sein d’une narration-fleuve, le fourmillement débridé du détail et la truculence des critiques, adressées à ses contemporains autant qu’à lui-même, donnent pourtant accès à ce qui fait la spécificité même de l’œuvre plastique. La couleur est annoncée d’emblée : la fascination du jeune Grosz pour les panoramas aux scènes sanglantes des fêtes foraines, pour les épopées romanesques à quatre sous, renvoie à un style où l’excès est porteur de sens. Elle éclaire l’objectif qui fut celui de l’artiste : une fresque satirique de son temps qui puisse allier une position humaniste face à l’histoire, avec la verve incisive des supports à grand tirage.
George Grosz, Un petit oui et un grand non, éd. Jacqueline Chambon, 414 p., 145 F, ISBN 2-87711-216-0.
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Un petit oui et un grand non
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Un petit oui et un grand non