Alain Orlandini célèbre Roger Taillibert, l’architecte du Parc des Princes, alors que paraissent deux panoramas de la production récente.
Le paysage parisien est ponctué de monuments qui, de Notre-Dame à la Grande Arche de La Défense en passant par la tour Eiffel et le Centre Pompidou, font accourir les touristes du monde entier. Il en est d’autres, moins connus, moins courus, et pourtant tout aussi présents, tout aussi prégnants. Parmi eux, une petite merveille, le Parc des Princes, dont il y a fort à parier que les supporteurs du PSG ignorent tout du nom de son architecte : Roger Taillibert.
Une carrure, une stature, une voix, une présence, une autorité naturelle, voilà qui d’emblée qualifie Taillibert. à l’homme d’action et d’entreprise se conjugue le technicien hors pair, l’homme des structures (n’a-t-il d’ailleurs pas fait sienne l’assertion de son prédécesseur Viollet-le-Duc : « Toute forme qui n’est pas ordonnée par la structure doit être repoussée »). Mais ce serait beaucoup trop court de cantonner Taillibert au seul acte de bâtir, à la seule science du bâtiment. Prouesse technique, le Parc des Princes est également une prouesse formelle, l’une des plus belles architectures qui soient. Une réussite complète qui marqua une véritable rupture en 1972, qui continue d’être une référence et un modèle, et dont Alain Orlandini nous raconte la genèse, la réalisation, l’évolution et la vie au fil des pages d’un livre parfaitement documenté.
Le même Orlandini pousse plus loin encore l’analyse de l’œuvre de Roger Taillibert avec un gros livre qui révèle toute l’étendue de la palette de l’un des architectes français parmi les plus prolifiques, et pourtant secret. Le sport est très présent dans son œuvre puisque, outre le Parc des Princes, on lui doit également le complexe olympique des Jeux de Montréal en 1976, des piscines à Paris et à Lyon, un centre nautique à Deauville, le vélodrome de Bordeaux, le Centre national d’entraînement de Font-Romeu dans les Pyrénées… Et encore, en France, en Suisse, au Luxembourg, en Côte d’Ivoire, au Qatar, à Abou Dhabi, en Jordanie, etc., des équipements sportifs, des centres éducatifs, des usines, des centrales nucléaires, des instituts de recherche, des immeubles de bureaux et d’habitation, des hôtels, des tours… Tout un univers à découvrir.
Performances et banalités
C’est à un autre voyage que nous convie Alex Sanchez Vidiella en orchestrant un panorama de quatre-vingts constructions « qui révèle la richesse architecturale des dix dernières années ». Son Atlas de l’architecture d’aujourd’hui souffre du déséquilibre entre master pieces et « petites formes », réalisations connues et inconnues, performances et banalités. Mais justement, ces déséquilibres donnent bien la mesure des écarts d’intentions, des ruptures de propos, des différences de possibles qui sont la chair même de l’architecture.
Enfin, vient également de paraître chez Taschen le tome 6 de la série des Architecture Now, orchestrée par Philip Jodidio, où se retrouve le meilleur de la production des deux dernières années.
Alain Orlandini, Le Stade du Parc des Princes, éd. Somogy, 210 p., 45 euros, ISBN 978-2-7572-0150-3.
Alain Orlandini, Roger Taillibert, éd. Somogy, 420 p., 42 euros, ISBN 978-2-7572-9.
Alex Sanchez Vidiella, Atlas de l’architecture d’aujourd’hui, éd. Eyrolles, 600 p., 45 euros, ISBN 978-2-2121-2382-1
Philip Jodidio, Architecture Now 6, éd. Taschen, 576 p., 29,99 euros, ISBN 978-3-8365-0.
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Un dieu du stade
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°302 du 2 mai 2009, avec le titre suivant : Un dieu du stade