Alors que va s’ouvrir en septembre au Musée de l’Orangerie une exposition présentant la relation d’Amedeo Modigliani (1884-1920) et du marchand d’art Paul Guillaume (1891-1934), l’éditeur, critique d’art et cinéaste Alain Amiel évoque le rôle qu’a joué un autre de ses soutiens, Léopold Zborowski (1889-1932).
Ce dernier organise en décembre 1917 la seule exposition personnelle de la vie du peintre et, au début de 1918, part rejoindre son épouse, Anna Zborowska, à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Alain Amiel raconte comment le marchand, qui aide financièrement l’artiste, convainc celui-ci de descendre le retrouver sur la Côte d’Azur avec sa compagne, Jeanne Hébuterne. S’appuyant notamment sur le livre d’Anna Zborowska, Modigliani et Zborowski (éd. L’Échoppe, 2015), il documente les séjours du peintre à Cagnes et Nice du début avril 1918 à la fin mai 1919. Il a pu en déterminer les dates, préciser quels artistes étaient alors présents dans son entourage et quelles œuvres ont été réalisées. « Il semblerait que, durant les treize mois qu’il passe entre Cagnes-sur-Mer et Nice, il ait peint près de soixante-dix tableaux », conclut-il.
Le premier séjour à Cagnes, d’avril à juillet 1918, voit Modigliani s’insérer dans une petite colonie composée des Zborowski, du couple Tsuguharu Foujita et Fernande Barrey, et de Chaïm Soutine. C’est la période des portraits d’enfants et d’adolescents tels Marie, fille du peuple et des portraits d’Elvire dont Nu debout (Elvire). Installé ensuite à Nice, de juillet 1918 au début janvier 1919, l’artiste peint les prostituées de l’hôtel Tarelli, par exemple Jeune femme en chemise (la Jeune Laitière) et des amis – le couple Survage, entre autres. Un second séjour à Cagnes dure deux ou trois semaines, en janvier 1919. L’auteur en retient notamment les portraits des Osterlind et de leur fils ainsi que les quatre paysages connus de la maturité du peintre. De retour à Nice, celui-ci y reste jusqu’en mai 1919. Il y réalise d’autres portraits et son fameux Autoportrait. Sur la Côte d’Azur, il aura aussi peint Jeanne Hébuterne une dizaine de fois.
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Treize mois dans la vie de Modigliani
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°615 du 7 juillet 2023, avec le titre suivant : Treize mois dans la vie de Modigliani