Jusqu’au 24 mars, l’Auditorium du Louvre propose un programme sous le signe des arts incendiaires. Conjuguant feux d’artifices avec cinéma, la manifestation regroupe conférences, films, vidéos d’artistes et performances.
Alors que la salle se remplit de fumée, le projecteur de cinéma posé en son centre commence à dessiner un rayon dans l’espace et s’achève sur un cône. Tel pourrait être le scénario de Line describing a cone, le film réalisé en 1973 par Anthony McCall. Présentée le 2 mars à 11 h 30 au Centre Pompidou, l’expérience filmique sera certainement un des sommets de la programmation “Pyrotechnies, pour une histoire des arts incendiaires” proposée par l’Auditorium du Louvre. Car si les conférences (le 10 mars à 12 h 30, “Une économie de la dilapidation, le feu d’artifice dans la Russie des Lumières” par Simon Werrett) et études d’œuvres (le 7 mars à 12h30, Les Illuminations sur la Seine le 29 août 1739, une estampe de François Blondel commentée par Pascale Torres Guardiola) procureront un peu de l’odeur de poudre propre à enchanter foules et souverains, c’est surtout du côté du cinéma que les plus belles fusées seront tirées. Des illusions de Méliès aux vertiges du numérique, le septième art a connu en effet une abondance de fumées (et donc de feux) et partage avec la pyrotechnie quelques fondements – les deux se résumant à une histoire de dessins lumineux. En application, cela constitue, jusqu’au 24 mars, un programme riche qui, le 1er mars, conjugue Haroun Tazieff (Les Rendez-vous du diable, 1958) et un péplum flamboyant (Maciste aux enfers, 1905, de Guido Brignone), et donne l’occasion, le 2 mars, d’assister à un spectacle de lanterne magique. La liste comprend également des documentaires (le 15 mars, La Bataille du feu, réalisée en 1943 par Humphrey Jennings dans un Londres en plein blitz) et une séance décadente (le 15 mars, projection de la Fièvre du samedi soir à la suite de l’Andy Warhol’s Exploding Plastic Inevitable) qui devrait mettre le feu à la piste. Les arts plastiques ne sont pas en reste puisque le Suisse Roman Signer se voit consacrer une séance entière le 6 mars, tandis que le 10, Brrraoumm, enfilade d’explosions réalisées par Claude Closky, servira d’apéritif à La Guerre des mondes, classique de la science-fiction réalisé en 1953 par Byron Haskin. Enfin, comme pour un 14 juillet, impossible de faire l’impasse sur le bouquet final. Celui-ci prendra la forme le 16 mars à 19 heures d’une performance de Jürgen Reble, cinéaste passé maître dans la manipulation et la décomposition en temps réel de la pellicule.
Jusqu’au 24 mars, Auditorium du Louvre, information au 01 40 20 51 86, réservation au 01 40 20 84 00, www.louvre.fr ; la revue 1895 édite à cette occasion un hors-série consacré à l’histoire des effets spéciaux de feu au cinéma.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tout feu tout flamme
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°165 du 21 février 2003, avec le titre suivant : Tout feu tout flamme