PARIS
Ouvrage indispensable aux collectionneurs, acteurs du marché, mais aussi aux amateurs, le catalogue raisonné des sculptures en bronze conservées au Musée Rodin vient de paraître.
À la fin de sa vie, Auguste Rodin avait exprimé le souhait que ses œuvres n’existant « qu’en plâtre à Meudon soient réalisées en bronze pour donner un aspect définitif à l’ensemble de [son] œuvre. » Titulaire des droits d’auteur, le Musée Rodin, ouvert en 1919, soit deux ans après la mort du sculpteur, a ainsi supervisé l’édition en bronze des moules et modèles en plâtre de ses collections. Du vivant de l’artiste jusqu’à aujourd’hui, cette exclusivité a régulièrement été ignorée, donnant lieu à des fontes illégales largement répandues. Les professionnels du marché et les collectionneurs devraient se réjouir de ce premier catalogue raisonné réunissant les 455 sculptures en bronze conservées au Musée Rodin.
Résultat d’une dizaine d’années de travail, cet ouvrage marque la dernière collaboration d’Antoinette Le Normand-Romain avec le musée, cette dernière ayant quitté l’Hôtel Biron pour assurer la direction de l’Institut national d’histoire de l’art à Paris (INHA) au début de l’année. Conservateur général chargée des sculptures de 1994 à 2006, la spécialiste a assumé la responsabilité scientifique de cette somme, qui ne sera probablement jamais exhaustive. L’auteur prévient, en effet, qu’il est « presque impossible de faire un inventaire précis des fontes effectuées », notamment à cause de l’imprécision des factures ou des changements de propriétaires. Malgré ces manques, les acteurs du marché pourront puiser de précieuses informations comme les éditions successives et les autres exemplaires connus (en plâtre, en marbre ou en terre cuite) figurant dans les collections publiques françaises et internationales, ainsi qu’une bibliographie et des photographies des œuvres sous plusieurs angles.
Outre ces précisions factuelles, plusieurs essais viennent enrichir l’ouvrage. Le premier d’Antoinette Le Normand-Romain s’intéresse aux relations du sculpteur et du musée avec ses fondeurs (Eugène Rudier, Thiébaut, Barbedienne, Susse ou Hébrard), mais aussi ses patineurs tel Jean Limet – qui, devenu photographe, a offert de superbes images de l’œuvre du sculpteur que l’on peut voir actuellement au Musée Rodin, à Paris, dans l’exposition « Rodin et la photographie ». Ruth Butler revient sur l’histoire du businessman américain Bernie Gerald Cantor, qui fut le plus grand collectionneur au monde de sculptures de Rodin : le jardin des sculptures sur le toit du Metropolitan Museum of Art, à New York, porte son nom. Enfin, Maître Régis Cusinberche, avocat au barreau de Paris, revient sur les dernières lois et la jurisprudence régissant les éditions de bronze de l’artiste en France, dans un essai qui concentre d’indispensables informations pour déceler les détournements.
Coédition Musée Rodin et RMN, 2007, deux tomes (Tome I : 384 p., Tome II : 440 p.), 32 ill. couleurs, 200 euros pour les deux volumes, ISBN 978-2711-849-314.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tous les bronzes de Rodin
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°270 du 30 novembre 2007, avec le titre suivant : Tous les bronzes de Rodin