Terryworld

Le photographe Terry Richardson est un survivant. Du milieu punk hollywoodien dans lequel il baigne pendant son adolescence, de la drogue et de l’alcool dont il abuse dès l’âge de onze ans. Il devient rapidement un adepte du sexe, de la pornographie, de l’exhibitionnisme et de la provocation. Se destinant d’abord à la musique, il devient assistant de plusieurs photographes dont le succès et l’argent l’encouragent à persévérer dans cette voie. Souvent qualifiée de « porno-chic », son œuvre relève à la fois de l’instantané – il photographie des enfants dans la rue, des SDF, des junkies, dans un état d’esprit rappelant les clichés de Larry Clarck ou de Nan Goldin –, et de la photographie de mode, qui a assuré sa renommée dès le début des années 1990 et dont il a su renouveler pleinement le genre.
Richardson parvient à intégrer son univers trash à un paysage pourtant très institutionnalisé, celui des plus grands magazines de mode – Vogue, Harper’s Bazaar, Purple, Vice... – et des marques prestigieuses, en réalisant des campagnes pour Gucci, Levi’s, Tommy Hilfiger, Hugo Boss... Des stars comme Catherine Deneuve, Macaulay Culkin, Daniel Day-Lewis, Lenny Kravitz ou Leonardo di Caprio lui confient leur image. Richardson parvient à trouver un équilibre entre la préservation d’un style très personnel où le sexe est omniprésent et une envie croissante de toucher le grand public, l’important étant pour lui d’être publié et vu. L’ouvrage qui paraît chez Taschen est une somme de plus de deux cents photographies qui nous plongent dans la vie et l’œuvre – indissociables – de cet artiste de tous les excès, toujours fidèle à ce qu’il est sans jamais se prendre au sérieux.