« Tu es venu pour me voler. » Simple et dense comme le plomb, cette première phrase concentre le monde qui va se déployer dans ce roman librement inspiré de certains événements de la vie de Francis Bacon : la violence, les tourments, l’amour fou qu’on devine déjà, la dislocation.
Nous voici dans l’atelier de Francis Bacon, c’est lui qui parle et s’adresse à George Dyer, celui qui deviendra son amant et la chair sur ses toiles. Leurs noms ne sont pourtant pas dits. Mais, au fil des pages de Larry Tremblay, se dessinent leurs visages écorchés, leurs corps écartelés. De même, entre les mots, les toiles de Bacon surgissent en nous et se télescopent, même lorsqu’elles ne sont pas évoquées. « Sous ton torse meuglaient tes poumons, sacs d’eau, abcès obscènes, fleurs denses, appels fatigués, coussins noirs. » On entend les cris de la chair, et pourtant, quand on referme le livre, reste surtout, enfoui à l’arrière-plan, le sentiment de la douceur secrète et douloureuse d’un amour et d’un cœur.
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Tableau final de l’amour
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°747 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Tableau final de l’amour