Du caméléon, Sophie Calle a les instincts prédateurs et l’agilité linguale, prête à s’emparer de la moindre parcelle d’intimité de l’autre, des lettres et carnets d’adresses aux douleurs amoureuses. Or, d’après Anne Sauvageot, professeur de sociologie et chercheur à l’université, ce qui lie l’artiste au reptile saurien tient surtout à son art du camouflage et du mimétisme, à sa façon d’emprunter à son milieu « ses formes […], ses excès, ses angoisses ». En clair, Sophie Calle se nourrirait des obsessions contemporaines pour la télé-réalité, l’auto-fiction et le remake.
Fruit de la média-culture et de la montée des individualismes ou régulatrice de ces dernières, l’œuvre est passée aux cribles de l’analyse sociologique. Tant mieux ! Car si l’ouvrage interroge la légitimité de l’artiste, il nous fait découvrir, à travers un abécédaire pour le moins ludique, ses principales expériences.
Au lecteur, maintenant, de butiner de lettre en lettre à la recherche des amours perdues de Sophie Calle (lire grand portrait page 10), dignes des envolées éphémères – et fascinantes – du papillon.
Anne Sauvageot, Sophie Calle, l’art caméléon, PUF, 304 p., 21 €.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Sophie Calle, du caméléon au papillon
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Sophie Calle, du caméléon au papillon