Le 28 septembre 1420, le pape Martin V entre dans Rome. Son arrivée marque le retour (presque) définitif des papes à Rome après l’épisode d’Avignon et les rivalités avec les anti-papes.
Rome est alors une ville dévastée, presque un gros bourg avec ses 25 000 habitants. Mais elle fascine toujours autant. Dès cette époque, papes et cardinaux n’auront de cesse de rénover, décorer ou construire des palais, églises ou chapelles.
Point d’orgue : la Sixtine
L’ouvrage, que ses dimensions classent dans la catégorie des beaux livres, raconte l’histoire de la renaissance de Rome à travers les peintures, principalement les décors muraux, jusqu’au sac de la ville en 1527. Le sommaire épouse la succession des papes, principaux commanditaires des arts. De Martin V à Clément VII, qui paya son engagement auprès de François Ier (le vaincu) dans son conflit contre Charles Quint par le saccage de Rome. L’histoire décrit des personnages plus attachés au temporel qu’au spirituel, dont le relâchement des mœurs conduisit Luther, de passage à Rome en 1510, à s’engager dans la Réforme.
La renaissance de la ville de saint Pierre est concomitante de la renaissance des arts à Florence. Martin V, tout en reconnaissant la valeur patrimoniale de l’Antiquité gréco-romaine, fait cependant appel à deux représentants du gothique tardif, Gentile da Fabriano et Pisanello, pour décorer la basilique Saint-Jean-de-Latran. Mais très vite, Masaccio et Fra Angelico apportent le souffle de la Renaissance.
Plus tard, Sixte IV fait appel à un collectif de peintres toscans et ombriens, Ghirlandaio, Botticelli, Signorelli, Pérugin, pour décorer entre 1481 et 1483 les élévations latérales de la chapelle appelée ultérieurement Sixtine. Le point d’orgue de cette épopée est évidemment constitué par la décoration de la voûte par Michel-Ange (1508-1512) et des chambres de Jules II par Raphaël (1508-1511). Bien plus tardif (1535-1541), Le Jugement dernier de Michel-Ange en constitue l’épilogue.
La première partie de l’ouvrage est la plus intéressante parce que la moins connue. L’auteur conjugue rigueur scientifique et sens narratif. Il porte davantage son attention sur la chronologie des faits que sur la dimension esthétique des œuvres. Celles-ci sont servies par de magnifiques illustrations, certes mille fois vues, notamment de la chapelle Sixtine.
Sergio Guarino, La Renaissance à Rome, Actes Sud, 385 p., 120 euros puis 140 euros.
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Sergio Guarino : "La Renaissance à Rome"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : Sergio Guarino : "La Renaissance à Rome"