La quatrième de couverture du livre de Josée Leclerc, Quand l’image s’écrit (coll. « Voix psychanalytiques », Éditions Liber, 200 p., 23 €), annonce d’emblée la couleur : « Être touché, affecté, atteint par la puissance figurale de l’art, que peuvent nous dire les artistes eux-mêmes à ce sujet ?
Voilà la question qui guide cet ouvrage inscrit dans la convergence de l’art et de la psychanalyse. » C’est un peu court, certes, et surtout, c’est oublier que les vingt-deux textes du livre choisis par l’auteure en disent parfois plus long sur le mode de pensée de la psychothérapeute, voire sur sa vie, que sur les artistes eux-mêmes. Celle-ci semble d’ailleurs parfois l’admettre : « Mais là ce n’est plus le peintre qui digresse, mais bien moi, assaillie par autant d’images fictionnelles, fantasmatiques ou bien réelles », écrit-elle. Cette digression est notable dans les exercices d’analyse de citations de Giacometti, Beckmann et Richter entre autres. En introduction, l’auteure déclare : « La transposition est une rencontre qui ne résulte que d’une création égale à celle de la chose à transposer. » Heureusement, l’ouvrage ne se résume pas à ces seules remarques. Dans sa première partie, Josée Leclerc définit les composants de cette fameuse « atteinte » – la puissance de dialogue et d’impact de l’œuvre sur le spectateur –, et nous donne des clefs pour mieux appréhender nos rapports à l’art en passant par la psychanalyse : « Ainsi l’atteinte devant l’objet de l’art doit-elle être conçue comme un événement esthético-psychique, l’expérience esthétique productrice d’une atteinte ayant toujours, comme cause autant que comme effet, une résonance psychique », et par la philosophie, « le propre du sublime, écrit Saint-Girons, est d’engendrer le sentiment et la pensée qui le découvrent ». Les citations souvent pertinentes retenues par la directrice du département des arts-thérapies de l’université Concordia à Montréal sont également source de réflexion et d’enrichissement : « Devant le mystère, pose Klee, l’analyse embarrassée tombe en panne. Mais le mystère, c’est d’y avoir accès en participant à la création des formes. » Une première partie bien stimulante, qui incite à « penser plus loin qu’on ne sait et qu’on ne peut savoir ».
Josée Leclerc, Quand l’image s’écrit, coll. « Voix psychanalytiques », Éditions Liber, 200 p., 23 €
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Quand l’image s’écrit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Quand l’image s’écrit