Compromis parfois délicat entre l’érudition pure et la synthèse populaire, l’ouvrage pluridisciplinaire dirigé par Sabine Van Sprang scrute, en 18 chapitres, le regard porté par l’homme sur ces emblèmes singuliers de la beauté que sont la tulipe, l’auricule, la némésie ou l’arum.
L’ouvrage s’articule en quatre parties : Les fleurs et la curiosité scientifique détaille les grandes découvertes propres à la botanique moderne ainsi que ses moyens de diffusion qui, à travers le livre, transforment l’image de la fleur et génèrent un engouement sans précédent. Très logiquement, la deuxième partie s’attache aux Amateurs, marchands et horticulteurs. On évolue ainsi de la "tulipomanie" du XVIIe siècle au monde énigmatique des floralies gantoises. Effet de civilisation, dans le troisième volet, la fleur pénètre l’habitat et transforme les jardins. La dernière partie s’attache aux Fleurs de l’imaginaire, c’est-à-dire à l’image et à la symbolique florale. Si les tableaux de fleurs des XVIe-XVIIIe siècles sont connus, quelques auteurs se penchent sur ce langage des fleurs qui a hanté le XIXe siècle.
C’est sans doute ici que l’étude se révèle la plus faible : indéfectiblement liés à une tradition, les auteurs n’ont pas remarqué que la continuité soulignée depuis le XVIe siècle s’inversait chez des écrivains – trop négligés ici – comme Baudelaire ou Maeterlinck, pour marquer en profondeur l’idée fin de siècle de la fleur. Pétrie d’un certain bon goût, l’étude de E. Hardouin-Fugier et de E. Grafe ne perçoit jamais la fleur comme symbole de la féminité du Mal.
L’Empire de Flore. Histoire et représentation des fleurs en Europe du XVIe au XIXe siècle, La Renaissance du Livre, diffusion Belin, 360 p., 250 illustrations, 4 500 FB, 700 francs.
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Pour l’amour des roses
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Pour l’amour des roses