Dans la nuit du 5 au 6 octobre dernier, Paris, transformé par une série de manifestations artistiques en tout genre, a vécu sa première “Nuit blanche”?. Sillonnant les quatre coins de la capitale, une équipe de France 5 a filmé les moments forts de l’événement.
“Je verrais bien Françoise de Panafieu en vahiné !” Peu avant le début de “Nuit blanche”, Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la Culture, se plaît à imaginer des scènes incongrues qui pourraient animer les rues parisiennes ce samedi 5 octobre 2002. “Si ça marche à long terme, cela va devenir le carnaval de Paris, la nuit où tout est permis !”, s’enthousiasme Jean Blaise, directeur artistique de la manifestation. De son côté, l’artiste Sophie Calle met en place les derniers arrangements de son installation au sommet de la tour Eiffel : lovée dans un lit, elle recevra des visiteurs qui devront lui raconter des histoires pour qu’elle ne s’endorme pas. Des centaines de personnes sont déjà amassées devant l’Hôtel de Ville, tandis que la nuit tombe sur la Seine, la bibliothèque François-Mitterrand ou le périphérique, filmés au grand angle et diffusés en accéléré par les équipes de France 5. Le réalisateur, Jérôme Caza, s’est amusé à suivre différentes personnes dans les lieux animés de la capitale et à superposer les images pour mieux rendre compte de la situation. Pendant que Yann Thomas fait parler les fenêtres des immeubles parisiens – les lumières des appartements s’éteignent et se rallument par intermittence –, deux robes soudées par les manches dansent ensemble, projetant leurs ombres sur les murs du Musée Galliera. La musique d’Arthur résonne dans les anciennes Pompes funèbres, auxquelles tentent d’accéder depuis des heures une foule toujours grandissante de visiteurs. “Scandaleux, c’est scandaleux !” clame quelque voix noyée dans le public. Idem au Muséum d’histoire naturelle... “En même temps, s’il n’y avait pas la queue, cela voudrait dire que ce n’est pas réussi”, relativise l’adjoint au maire. Dans ce brouhaha, l’agression de Bertrand Delanoë passe quasiment inaperçue. Les recommandations qu’il a faites à Christophe Girard, très ému, sont claires : “[Le maire de Paris] m’a dit qu’il voulait que la nuit continue dans les mêmes conditions, que rien ne change.” Le documentaire finit comme il a commencé, par un flot incessant d’images rapides et désordonnées. Finalement, le téléspectateur est un peu comme ces visiteurs de “Nuit blanche”, plongés dans l’attente, ne parvenant pas totalement à participer à l’événement.
Blanche nuit à Paris, réalisé par Jérôme Caza (52 min), 2002, diffusé le dimanche 2 février, à 9 h 20 sur France 5.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Paris insomniaque
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°163 du 24 janvier 2003, avec le titre suivant : Paris insomniaque