« Pour moi, la photographie est le contraire du détachement. C’est une façon de toucher l’autre : c’est une caresse. » Ainsi s’exprimait Nan Goldin en 1996. En parcourant l’imposant volume que l’artiste vient de publier aux éditions Phaidon, qui réunit plus de cinq cents photographies de l’artiste américaine, cette phrase prend la dimension d’un credo. L’œil de Nan Goldin suit en effet ses amis au plus près de leur corps, de leurs mouvements, de leurs sentiments, pour s’immiscer jusque dans leur intimité la plus secrète. Il n’est pourtant jamais ici question de voyeurisme, et même les situations les plus délicates sont toujours traitées avec douceur, impression renforcée par la gamme chromatique chaude des images. Si ses travaux des années 1970 aux années 1990 ont déjà largement été publiés, l’ouvrage présent dévoile des séries souvent inédites datant principalement des années 2000 – et parfois même de 2003 –, des clichés qui pour certains ont été exposés au Centre Pompidou lors de la rétrospective consacrée à l’artiste en 2001. Quittant le contexte sur lequel s’est pendant longtemps focalisé son travail – schématiquement les scènes underground de Boston et de New York –, Nan Goldin s’intéresse ici davantage à la famille, aux enfants, à l’amour, dans des séries principalement réalisées en Europe, et en particulier en France. 488 pages de bonheur !
Nan Goldin, Le Terrain de jeu du diable, éd. Phaidon, Londres, 2003, 448 p., 95 euros. ISBN 0-7148-9371-4.
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Nan Goldin en famille
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : Nan Goldin en famille