PARIS
PARIS [28.05.12] - Le numérique et Internet bouleversent la diffusion culturelle. C’est pourquoi l’Institut Français multiplie les plates-formes sur le web ainsi que les partenariats avec d’autres acteurs culturels pour enrichir les contenus proposés.
L'Institut Français mise sur la diffusion numérique et en fait même une priorité. Son président, Xavier Darcos, estime en effet que « Internet et les supports numériques sont un extraordinaire accélérateur et démultiplicateur de diffusion », vers les 101 antennes de l’Institut Français dans le monde et vers les 400 Alliances Françaises, chargés de promouvoir la culture et la langue française. 2012 est donc pour l’Institut Français l’année de lancement de plates-formes dédiées, à destination du réseau diplomatique, mais aussi des professionnels de la culture, ou encore du grand public, selon les cas.
IF MAPP en fait partie. Il s’agit d’une application de géolocalisation de lieux dédiés aux arts visuels (musées, centres d’art, espaces alternatifs, galeries, fondations) et de résidences d’artistes, dans 150 pays. IF VERSO est quant à elle une base de données de plus de 70 000 titres traduits du français en une quarantaine de langues, créée en partenariat avec la BNF et l’Unesco. Enfin IF CINEMA, développée avec UniversCiné, permet au réseau de télécharger des films et d’organiser des projections publiques. Déjà 160 titres sont concernés, avec un objectif de 400 en ligne d’ici trois ans, courts, moyens, et longs métrages. « Cela permet d’éditorialiser les contenus proposés au réseau, de les enrichir de bonus vidéo, de notes biographiques, de mises en perspective historique...» commente Laurence Auer, secrétaire générale de l’Institut.
Une Culturethèque et une webtv dès cet été
L’ancienne directrice de l’Institut Français de Londres, connaît bien le sujet. Dès 2010, elle a initié outre-Manche cette « Culturethèque » numérique, que le chargé de mission à Paris Frédéric Jagu, cherche aujourd’hui à décliner par pays. Objectif : donner aux médiathèques françaises à l’étranger accès à différents bouquets numériques, du livre au cinéma, des documentaires aux concerts, de la presse aux catalogues d’exposition..., l’Institut Français se chargeant de payer les droits éventuels. Pour agréger des contenus de choix, l’Institut Français a conclu des partenariats avec des producteurs de contenus comme la BNF, l’INA, France Television, TV5 Monde, Unifrance Films, le Collège de France, Universcience, la Cité de la musique… Celle-ci dispose par exemple d’une équipe dédiée à la numérisation, avec déjà 1 500 concerts audio et 400 vidéos ; elle enrichit cette base de 150 nouveaux concerts par an. Universcience a une webtv gratuite qui produit 2h30 à 3h de programmes chaque semaine, avec déjà 400 heures diffusées en deux ans. La BNF travaille sur sa bibliothèque numérique Gallica et est intéressée par le relais de communication que représente l’Institut Français dans le monde. France Télévision met 8 ou 10 nouvelles applications en ligne tous les ans, telle celle visant à sensibiliser les enfants à la musique, et elle crée des webdocumentaires.
Cette Culturethèque de l’Institut Français va être lancée début juillet dans une vingtaine de pays. « Elle ne va pas seulement permettre de mutualiser des outils que les antennes vont s’approprier et adapter au contexte local, mais aussi d’animer notre réseau, de permettre aux bureaux d’échanger entre eux » poursuit Laurence Auer. Déjà 53 pays sont intéressés. Parallèlement l’Institut Français mettra en place d’ici juillet une webtv où les internautes pourront trouver des vidéos, captations d’évènements, de conférences et de débats. « Une offre pour les francophones et les francophiles dans le monde, sorte d’Institut Français hors les murs » souligne Laurence Auer.
Xavier Darcos souhaite aussi profiter de ces développements pour mieux valoriser la production de nouvelles formes d'expressions culturelles liées au numérique, tels que les vidéastes, les grapheurs numériques, les performeurs…, et ainsi mieux exporter nos talents dans ces domaines. Cela est d’autant plus intéressant que grâce à ces outils numériques, on peut créer du buzz autour d’une exposition temporaire par exemple.
Il était temps de lancer ce plan numérique. Le Royaume-Uni a une longueur d’avance, ainsi le British Museum a créé une plate-forme on line lui permettant d’exporter sa marque dans le monde entier. En outre des acteurs privés se font de plus en plus présents comme Google qui propose déjà des visites 3D de plus de 160 musées dans le monde, dont Orsay et Versailles.
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L’Institut Français passe à l’ère numérique
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Abonnez-vous dès 1 €Xavier Darcos, président de l'Institut Français - © Photo MEDEF - 2008 - Licence CC BY-SA 2.0