C’est en Italie qu’Henri Focillon réalisa son voyage initiatique, entre 1906 et 1908, dans le but d’écrire une thèse sur Piranèse. L’impact des ruines romaines, puis les pérégrinations à travers la péninsule ont fortement marqué la sensibilité de l’historien de l’art.
Les Lettres d’Italie, adressées à ses parents, permettent de saisir les prémisses de son ambition théorique : contester l’école positiviste d’Hippolyte Taine par une prise en considération des « lois propres » de l’art. Pour Focillon, l’artiste n’est pas soumis à « la loi du milieu » comme l’affirmait Taine dans les années 1850, mais « crée son propre milieu ». Piranèse, Vénitien devenu Romain, lui permet dès lors un regard biais sur la culture antique, une réflexion sur le déplacement et la réappropriation de l’histoire par l’artiste. D’une grande finesse littéraire, les lettres familiales de Focillon dévoilent un jeune historien abdiquant de son recul scientifique pour « vivre » tout ce qu’il voit et éclairer ses correspondants de commentaires poétiques, souvent enivrés, parfois délirants.
Henri Focillon, Lettres d’Italie, correspondance familiale, 1906-1908, édition de Lucie de Marignac,éd. Gallimard, 175 p., 98 F,ISBN 2-07-074922-3.
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Lettres d’Italie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : Lettres d’Italie