ESSAI - « Cela ne m’a pas apporté beaucoup. Il s’agissait de travailler d’après modèle une figure entière. » Voilà tout ce que semble retenir Alberto Giacometti, lors de l’entretien que celui-ci accorde à André Parinaud en 1962, de l’enseignement qu’il a reçu de Bourdelle entre 1922 et 1926.
Dans un essai élégamment mené, Colin Lemoine, responsable des sculptures au Musée Bourdelle et collaborateur de L’Œil, entend donc remettre les points sur les « i » de Giacometti et réhabiliter le rôle qu’eut le maître dans le devenir de l’élève. Après avoir apporté les preuves épistolaires et argentiques de l’assiduité de l’apprenti sculpteur à l’Académie de la Grande Chaumière, et montré que Giacometti n’a pas toujours été insensible au regard « attentif, et semble-t-il bienveillant », du Montalbanais, Colin Lemoine va chercher dans l’œuvre de Bourdelle tout ce qui le relie aux préoccupations du Suisse, la géométrisation d’abord, puis l’intérêt pour les questions de socle et d’espace, centrales dans l’œuvre des deux sculpteurs. Sans parler d’influence, ni même de paternité, l’auteur évoque la possible « fraternité [qui] lie irrémédiablement deux artistes animés par des desseins esthétiques voisins ». Loin, très loin, de cette mythologie, forgée par le sculpteur lui-même, qui voudrait que le diamant Giacometti se serait taillé seul.
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Les points sur les « i » de Giacometti
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Abonnez-vous dès 1 €Colin Lemoine, Les Presses du Réel, 146 p., 18 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°693 du 1 septembre 2016, avec le titre suivant : Les points sur les « i » de Giacometti