Histoire - « Ni blanche, ni noire, l’époque défie même le gris des vieilles photographies », prévient Stéphane Guégan à propos de la période 1933-1953 qu’il étudie dans ce livre qui « voudrait dépasser la logique binaire […], et recolorer “l’art occupé”. »
Il n’y a donc pas d’un côté les artistes résistants et, de l’autre, les collabos, les gentils et les méchants. L’histoire, la grande, est un camaïeu aussi complexe que les petites histoires personnelles qui la composent, comme en témoigne le voyage en Allemagne en octobre 1941 qui coûta cher à ses participants. « Loin d’avoir été muselés par la censure nazie et Vichy […], les arts visuels ont largement profité de l’étrange libéralisme qui régna à Paris, Lyon, Marseille ou Carcassonne… », explique l’historien de l’art. Dans un ouvrage aussi bien mené qu’intelligent, Guégan passe en revue ces petites histoires qui font la richesse de la grande et appelle à se débarrasser des anciennes grilles de lecture pour revoir sous un jour nouveau cette période, y compris le décentrement de l’art de Paris à New York, à la Libération, « fatras d’approximations et d’idéologie ».
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Les nuances de l’art en guerre
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Abonnez-vous dès 1 €Stéphane Guégan, L’Art en péril, 1933-1953, Cent œuvres dans la tourmente, Hazan, 288 p., 150 ill., 39 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Les nuances de l’art en guerre