Soudain, c’est la chute. Le visage perd son aura et sa ressemblance avec le Créateur : Goya a osé peindre les visages de la cour d’Espagne sans les idéaliser, révélant leur insignifiance, en décalage cruel avec la surcharge des signes officiels, décorations de pacotille, qu’il représente.
Il ouvre ainsi « l’ère du scepticisme qui va triompher avec la modernité », écrit Itzhak Goldberg. Dans Face au visage, l’historien de l’art et collaborateur régulier de L’Œilétudie les rapports des artistes des XXe et XXIe siècles au visage. Matisse et Derain le diluent en plages colorées, Picasso le réifie en masque, Grosz ou De Chirico le transforment en ovale sans trait. Après la Shoah, Bacon, Auerbach, Fautrier, Dubuffet ou De Kooning le déforment et le tordent, jusqu’à la limite de l’informe. Si les années 1960 lui rendent curieusement sa beauté passée, le pop art l’entoure de biens de consommation pour en faire un objet parmi d’autres. Un essai personnel et passionnant, qui ouvre les yeux et l’intelligence.
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Le visage après la chute
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Le visage après la chute