Un jour d’automne, en 1986. Dans une abbaye italienne, un homme se meurt.
Au sous-sol, est cachée une Pietà qu’il a sculptée. Elle y a été soustraite aux regards sur ordre du Vatican, en raison du trouble étrange qui s’emparait de ceux qui l’approchaient de trop près. Voilà quarante années qu’il en est le gardien. Alors qu’il sent son heure venir, l’homme – Michelangelo Vitaliani qui, accablé par le poids de son prénom, se fait appeler simplement Mimo – se remémore sa vie, la met en ordre, en cherche le sens… et raconte comment, dans les épreuves, dans la nuit des drames du XXe siècle en Italie, il a « veillé sur elle »… Elle ? S’agit-il de la Pietà ou de Viola, qu’il a rencontrée à l’adolescence, alors que tout les éloignait ? Lui, pauvre, nain, vit alors dans l’atelier de son oncle sculpteur, qui lui apprend le métier malgré ses accès de violence. Elle, fille d’une opulente et puissante famille, a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois et refuse de se résigner à la vie d’une jeune fille rangée de son époque. Leur vie durant, ces deux-là se cherchent, s’aiment, se séparent, se retrouvent. En racontant leurs vies qui s’entremêlent et donnent naissance à la statue dont la clé du mystère est révélée dans les dernières pages, Jean-Baptiste Andrea se transforme lui-même en sculpteur : par ses mots, il taille la danse et le drame de ses personnages, qu’il polit à chaque page, tout au long du roman – creusant ici une ride ou le sillon d’une larme, faisant jaillir là l’éclat du marbre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le secret d’une Pietà
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : Le secret d’une Pietà