« Une fois de plus aujourd’hui, [...] j’essaie d’écrire ce texte qui m’occupe exclusivement depuis une semaine, mais chaque jour la difficulté de trouver les mots [...] devient plus grande. »
Dans son introduction au texte qu’il consacre à Henri Laurens, en 1945, Giacometti confesse son impuissance à user d’un matériau qu’il ne maîtrise pas. Du moins pas encore. L’aveu est d’autant plus
sincère qu’il fréquente les écrivains – les surréalistes d’abord, puis Tzara, Char, Genet, Sartre, Beauvoir, Dupin... –, illustre leurs recueils, les portraiture même.
Mais le sculpteur sait combien la reconnaissance d’un artiste, en France, passe par le verbe. Les paroles s’envolant plus sûrement que les écrits, il prend donc naturellement la plume. Initié (même si complexé) par les revues surréalistes, Giacometti se met à publier régulièrement dans les revues d’après-guerre, Labyrinthe, Verve, Arts... Pour rendre hommage à ses amis (Braque, Richier), mais aussi communiquer des sources « autorisées » et construire enfin son propre mythe.
Cette nouvelle édition augmentée de ses Écrits (textes, entretiens et notes) permet de mieux apprécier le mythe Giacometti. « Écrire peut-être mais seulement si ne pouvant pas autrement », promettait-il dans l’un de ses carnets.
Alberto Giacometti, Écrits, éditions Hermann, 610 p., 100 ill., 35”‰€.
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Le poids de l’écriture dans la construction du mythe Giacometti
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Le poids de l’écriture dans la construction du mythe Giacometti