Les polémiques autour de la restauration de la chapelle Sixtine n’ont sans doute pas fini de faire couler de l’encre. L’exceptionnel et monumental ouvrage coproduit en exclusivité par les Éditions Citadelles & Mazenod et la chaîne de télévision japonaise NTV, restitue, dans une campagne photographique sans précédent, tout le nouvel éclat des fresques dans le premier volume, et verse toutes les pièces du dossier dans le second.
Dans sa préface, Carlo Pietrangeli, directeur général des Monuments, musées et galeries pontificaux, met l’accent sur les principaux termes du débat. "À l’origine des polémiques, écrit-il, il y avait, d’une part, une réaction émotive d’incrédulité devant la révélation de la vivacité du chromatisme michelangelesque, de l’autre la conviction erronée […] que Michel-Ange avait surtout opéré à sec." Rien ne pourra se substituer à la contemplation de l’œuvre in situ, où de nombreux débats se sont tenus et dont les principaux acquis sont exposés ici.
L’impressionnante masse de documents et les détails amplement discutés, la qualité d’impression, le soin général apporté à la réalisation contribuent à faire de cette somme une bible ouverte que les nombreux admirateurs de la chapelle, qu’ils soient partisans ou non de la campagne de restauration, ne pourront plus ignorer. Carlo Pietrangeli la dédie d’ailleurs à "tous ceux qui, favorables, dubitatifs ou opposés au projet, ont souhaité vérifier en personne le déroulement des travaux, en montant sur l’échafaudage".
À cinquante mètres de là, dans les méandres du Vatican, se trouve un autre ensemble essentiel de la Renaissance : la Chambre de la Signature, de Raphaël, qui fait l’objet d’un album aux éditions Hazan, en la non moins prestigieuse compagnie (sous coffret) de deux autres consacrés, l’un à la chapelle Brancacci peinte par Masaccio et consorts, l’autre à la chapelle Scrovegni où officia Giotto. Le propos est ici bien plus modeste (une brève introduction descriptive précède une succession de planches commentées), mais n’en rend pas moins compte de la prodigieuse richesse de ces ensembles. Chacun des auteurs (respectivement James Beck, Andrew Ladis, Bruce Cole) relate avec les mêmes mots l’importance et les techniques de la peinture à fresque : on n’est jamais trop prudent.
La chapelle Sixtine, la voûte restaurée, Éditions Citadelles & Mazenod, deux volumes, 800 p., 1 650 francs jusqu’au 31 janvier, 1 800 francs ensuite.
Andrew Ladis, La chapelle Brancacci ; Bruce Cole, Giotto, la chapelle Scrovegni ; James Beck, Raphaël, la Chambre de la Signature ; chaque volume 100 p. environ, 145 francs l’un et 395 francs les trois ouvrages sous coffret.
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Le monde à fresques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Le monde à fresques