À la fin de l’année 1870, fuyant la guerre franco-prussienne, Monet s’installe à Londres où il découvre Turner, dont les toiles sont exposées à la National Gallery. À la même époque, il est probable qu’il visite l’atelier de Whistler, qui vient de réaliser ses premières Nocturnes. L’artiste français peint alors trois vues de la Tamise dans le brouillard.
À l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Turner, Whistler, Monet », le 13 octobre, au Grand Palais, à Paris, France 5 explore les rapports entre les trois artistes, qui tentèrent chacun à leur manière de restituer la lumière et ses effets. Le documentaire propose une confrontation, à travers leur juxtaposition, de certaines des peintures et aquarelles réunies au Grand Palais. Turner et Whistler influencèrent Monet, notamment lorsqu’il réalisa son célèbrissime Impression, soleil levant (1872-1873), dont le titre fut à l’origine du nom donné au nouveau mouvement pictural. Plus tard, une véritable amitié s’instaura entre Whistler et Monet, qui s’entraidaient pour exposer dans le pays de l’autre. Ainsi, en 1887, les Parisiens découvrent à la galerie Georges Petit un ensemble de peintures, aquarelles et pastels de l’artiste d’origine américaine, tandis que Monet fait l’admiration des Londoniens à la Royal Society of British. Bien qu’il ne soit pas leur contemporain (il est mort alors que Monet avait à peine 21 ans), Turner partage cette même conception de la peinture qui consiste à « saisir l’instant ». Sa technique du « color beginning » (composer un tableau en posant la couleur avant de dessiner) eut une influence décisive sur Monet. Les mêmes lieux (la Tamise, la Seine, Rouen, Venise) ont inspiré les trois protagonistes obsédés par l’idée du mouvement et de l’éphémère.
Turner, Whistler, Monet, au fil de l’eau (52 min) réalisé par Dominik Rimbault, le dimanche 10 octobre, à 9 h 20, sur France 5. À visiter : « Turner, Whistler, Monet », du 13 octobre au 17 janvier, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, tél. 01 44 13 17 17.
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A l’aube de l’impressionnisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°200 du 8 octobre 2004, avec le titre suivant : A l’aube de l’impressionnisme