« Vers 15 ans, j’ai rencontré l’objet de mon désir. » Ainsi s’ouvre le livre que Yannick Haenel consacre à Caravage, évoquant le visage de Judith décapitant Holopherne, découvert au hasard d’un livre.
Mais sans doute est-ce encore un autre tableau du maître, quelque vingt-cinq années plustard, qui fait prendre conscience à l’auteur de la force de son appel : La Vocation de saint Matthieu. « Moi ? », semble demander Matthieu au Christ qui l’appelle en tendant vers lui sa main. « À qui la vocation s’adresse-t-elle ? », interroge l’écrivain. À lui ? À Caravage ? Dans cette sublime biographie du peintre, l’écrivain ne cherche pas l’objectivité, même si le livre est fort documenté. Il décrit une quête, qui est aussi une recherche de relation : la sienne pour pénétrer la peinture de Caravage, et celle du peintre pour faire surgir la lumière des ténèbres, et approcher Dieu dont il a senti l’appel. Traversé d’un souffle puissant, le texte s’attarde peu sur les événements matériels de la vie du peintre criminel : ils ne sont évoqués que pour nous plonger dans sa peinture et mettre en lumière la fièvre mystique et picturale de l’artiste. Elle est contagieuse : nous voici embrasés, et prêts à sauter dans l’avion pour Rome.
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La vocation de Caravage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : La vocation de Caravage