Beau livre. Somptueux est le mot qui convient le mieux à la nouvelle édition des Fables de Jean de La Fontaine, illustrées magnifiquement par Marc Chagall.
Celle de 1952, par Tériade, a mis longtemps à naître. À la demande d’Ambroise Vollard, l’artiste réalise rapidement les gouaches entre 1926 et 1927. Pour Chagall, c’est l’occasion de mettre en scène son bestiaire réel et imaginaire, ses animaux et ses hybrides. Le résultat est un sommet de la richesse chromatique de l’artiste, qui y exploite toutes les qualités de la technique de la gouache, sa fluidité et sa transparence. Mais l’enjeu pour lui dépasse largement l’aspect iconographique ou esthétique. En abordant, après Nicolas Gogol et ses Âmes mortes, un texte fondamental de la littérature française, Chagall s’intègre et rend hommage à sa nouvelle patrie. Patrie pas nécessairement reconnaissante, car confier l’illustration d’un classique français à un étranger, qui plus est, slave et juif, semblait à de nombreux critiques presque un acte de trahison. Mais ça, bien sûr, c’était avant.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La poésie de Chagall au service de La Fontaine
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°622 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : La poésie de Chagall au service de La Fontaine