La parole déconfinée

Visites d’expositions ou d’ateliers, portraits vidéo d’artistes, recommandations de lectures, extraits de catalogues, playlists musicales, sans oublier, bien sûr, les viewing rooms où l’on peut regarder des œuvres sans prendre de gants malgré la crise sanitaire. Parmi toutes ces propositions digitales, le podcast tient une place à part, puisqu’il se propose de parler d’art sans le support de l’image. Moins statique que la simple vignette accompagnée d’une légende, plus confortable que la visite à 360° qui donne le tournis si l’on maintient le doigt trop longtemps sur la souris, ce format audio se prête à de nombreuses variations. Le marchand David Zwirner poursuit ainsi son programme de conversations autour d’un artiste, « Dialogues » ; la Fondation Cartier diffuse via son compte Instagram des extraits des paysages sonores sauvages de Bernie Krause, l’auteur du Grand Orchestre des animaux auquel elle avait consacré une exposition. La galerie Lefeuvre & Roze met en ligne une interview du duo Lek & Sowat expliquant son intervention sur le tunnelier qui creuse l’extension de la ligne 14 du métro parisien ; le Jeu de Paume invite à se repasser les entretiens du cinéphile Dork Zabunyan. Au final, rares sont les créations. Mention spéciale à la série #Cartels initiée par le Frac Auvergne en partenariat avec Le Chantier, nouveau média lancé par le réalisateur et designer sonore Benoît Bouscarel. Jean-Charles Vergne, directeur du Frac de Clermont et critique d’art, s’y livre à de brèves digressions cultivées, qui font se rencontrer Giotto, le groupe A-ha et Pierre Boulez, ou Caspar David Friedrich et Joe Dassin. À écouter les yeux fermés (https://podcast.ausha.co/cartels).