Littéralement obsédé par les modèles d’antiques entassés dans les réserves des musées ou autres écoles d’art, Stéphane Belzère a très tôt jeté son dévolu sur la problématique de la conservation.
De références culturelles à un savoir scientifique et, de là, à des considérations d’ordre consumériste, il n’y a chaque fois que l’écart d’un contenu. Aussi le peintre n’a-t-il rencontré aucune espèce d’obstacle à passer d’une iconographie de statues en plâtre aux organes génitaux d’animaux conservés dans des bocaux, puis à divers produits alimentaires. Les très nombreuses collections d’images peintes qu’il s’en constitue sur le mode d’un cabinet de curiosités détermine une œuvre pour le moins singulière qui ne pouvait qu’intéresser un historien d’art comme Éric Darragon. Les questions du sujet et du modèle y sont au cœur d’une aventure picturale férocement attachée à une pratique que d’aucuns jugent obsolète alors même qu’elle ne cesse de s’inventer de nouveaux passages. Du moins est-ce ce que montre – sinon démontre – l’œuvre de Stéphane Belzère qui fait ici l’objet d’un passionnant échange entre l’artiste et l’historien. L’ouvrage, Histoires de bocal – entretiens, acte un temps de peinture qui vise à s’offrir en suspens, en quête d’incarnation.
Stéphane Belzère, Éric Darragon, Histoires de bocal-entretiens, Le Rouergue/ Actes Sud, 2003, 112 p., 19 euros.
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Histoires de bocal – entretiens
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°554 du 1 janvier 2004, avec le titre suivant : Histoires de bocal – entretiens