Critique d’art - Si l’on connaît l’écrivain, on connaît moins le critique d’art. Or, entre 1868 et 1897, Henry James a rédigé une soixantaine d’articles, comptes rendus de salons, d’expositions dans des galeries et de portraits, dans des revues américaines.
Ils lui assuraient probablement un revenu plus confortable que celui de ses premières nouvelles et romans. Mais il y voyait également une chose naturelle, une connivence entre les arts, lui dont le peintre franco-américain John LaFarge avait dit qu’il possédait « l’œil du peintre ». Selon lui, le critique est « un médiateur honnête et intelligent » et qu’il soit écrivain lui permet de mettre les mots sur l’art, de débrouiller l’acte de création et finalement d’aider les peintres. Ainsi, à partir de 1872, il tient une chronique tous les mois dans The Atlantic Nation, qui a publié sa première nouvelle signée quelques années plus tôt. Quatorze articles ont été pour la première fois traduits en français et réunis dans cet ouvrage à l’occasion d’un travail universitaire collectif réalisé entre 2010 et 2012. On découvre un auteur conservateur, attaché à la comparaison avec la jeune peinture américaine, méprisant les impressionnistes, reprochant aux peintres français leur arrogance, de ne s’intéresser qu’à la scène parisienne et ne pas voir au-delà de leurs frontières ; mais aussi un grand admirateur de Delacroix. Ses critiques n’ont pas la causticité et l’humour d’un Baudelaire qui se fit aussi critique d’art, mais elles ont une valeur documentaire non négligeable : un œil américain posé sur l’actualité picturale des Nouveau et Ancien Mondes.
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Henry James, critique d’art
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Abonnez-vous dès 1 €Henry James, Écrits sur la peinture, Varia/arts et lettres, 143 p., 22 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°680 du 1 juin 2015, avec le titre suivant : Henry James, critique d’art