Le Musée de Grenoble ne s’est pas contenté d’inaugurer en 1994 un bâtiment flambant neuf. Il s’est également lancé dans la publication systématique de ses collections. Le cinquième catalogue vient de paraître, consacré aux peintures et sculptures du XIXe siècle.
En cinq ans, le Musée de Grenoble a mené un gigantesque travail d’inventaire, de recherches, de récolement qui a déjà abouti à la publication de cinq ouvrages. Après le catalogue des tableaux italiens (1988), celui des œuvres du XXe siècle (1994) – déjà réédité et en passe de devenir un CD-Rom –, celui des faïences (1994) et celui des tableaux flamands et hollandais (1995), paraît un volume consacré aux peintures et sculptures du XIXe siècle. Vont suivre les tableaux français des XVIIe et XVIIIe siècles, puis ceux de l’École dauphinoise.
Sous la direction de Catherine Chevillot, devenue depuis conservateur au Musée d’Orsay, ce cinquième "numéro" est fidèle à la ligne éditoriale tracée depuis le premier : offrir à la fois un catalogue scientifique, avec ses notices, sa bibliographie, son index, et un "beau livre" par la maquette et la qualité de l’iconographie.
Ce catalogue se justifie d’autant plus que, comme le souligne Serge Lemoine, conservateur du musée, le XIXe siècle bénéficie "d’une véritable résurrection" dans le nouveau bâtiment grenoblois. "Plus aucun grand tableau du XIXe siècle n’était présenté dans les salles de la place Verdun. La situation était pire encore pour la sculpture", rappelle-t-il. Les œuvres ont donc été exhumées des réserves et des combles, elles ont été rapatriées des lieux divers où elles avaient été déposées : lycée voire école hôtelière… Souvent, elles ont été restaurées.
Mais pour autant, face à la richesse de la collection du XXe siècle, le XIXe n’est pas le "premier" des siècles à Grenoble. "On ne pouvait, on ne peut toujours comparer en l’espèce ses collections aux ensembles de Lyon, Nantes ou Lille", relativise Bruno Foucart dans un historique de la collection.
Celui-ci souligne que ce sont des donateurs – et d’abord les artistes eux-mêmes ou leur famille – qui sont à l’origine de cet ensemble, la Ville, elle, se caractérisant par des budgets d’acquisition "timorés". Au total, "pas de chefs-d’œuvre absolus mais, dans ses limites et réussites, un ensemble, comme l’on dit, représentatif, non du jugement du XXe siècle mais de la conscience que le XIXe siècle portait sur lui-même".
La collection du Musée de Grenoble, Peintures, sculptures du XIXe siècle, sous la direction de Catherine Chevillot, 560 p., Réunion des musées nationaux, 490 F.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Grenoble en cinq actes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Grenoble en cinq actes