Figures fertiles

L'ŒIL

Le 1 mars 2003 - 217 mots

S’il y a un domaine où l’on ne s’attend pas nécessairement à rencontrer le discours d’un géographe, c’est bien l’histoire de l’art. L’essai que publie Laurent Grison prouve qu’on a tort d’avoir des préjugés. Lui-même explique qu’il y a uni son métier de chercheur et sa double passion pour l’art et la géographie.
Le géographe étudiant, entre autres, les figures géographiques que sont le carrefour, la croix, le rond-point, signes de l’échange et de la bifurcation, est amené à rencontrer l’artiste, utilisateur et surtout, créateur d’espace. Et à interroger le choix qu’il fait de telle figure.
Une analyse d’un tableau du peintre hollandais Hobbema (1638-1709), L’Allée de la Middelharnis, notamment, nous éclaire sur cette recherche de structures cachées. On y voit que la figure du carrefour, loin d’être anecdotique, montre, dans une sorte de plénitude symbolique, la conscience du paysage hollandais, sa quintessence et sa pérennité. Citant Bachelard et Perec, Jaccottet et Ponge, l’auteur poursuit cette étude de la « fécondité des figures visuelles » dans la littérature et la musique. Concernant les arts visuels, il se pourrait que, refermant le livre on ne regarde plus un tableau ou une photographie de la même façon.

Laurent Grison, Figures fertiles – Essai sur les figures géographiques dans l’art occidental, éd. Jacqueline Chambon, Paris 2002, 148 p., 28 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : Figures fertiles

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