Comment expliquer l’indifférence ou, au mieux, la bienveillante neutralité des historiens de l’art à l’égard de Narcisse Diaz de la Peña (1807-1876) ? Il est certes toujours cité dans le cortège des peintres de « l’école » de Barbizon, mais sans susciter l’enthousiasme. Il est vrai que tout un pan de sa production, des scènes orientales, des baigneuses, des familles bohémiennes, le tout sur un fond d’arbres authentiquement bellifontains, a de quoi agacer. Son ami Thomas Couture disait même de lui « qu’il ne savait pas mettre une bouche sous un nez ».
Cette œuvre facile et commerciale a pourtant fait la fortune du peintre. Une juste compensation pour ce fils d’immigré espagnol, très tôt orphelin, amputé de la jambe droite, et parfait autodidacte. Restent ses paysages de forêt, à la fois sombres et denses, mais aussi chatoyants, presque scintillants. Ce peintre de plein air a une touche visible et papillotante qui annonce l’impressionnisme.
Le catalogue raisonné devrait aider à mieux asseoir sa réputation. Le premier volume raconte (dans un style un peu trop scolaire) sa vie et son œuvre, tandis que le second volume recense les 3 260 numéros de son œuvre peint.
Pierre et Rolande Miquel, Narcisse Diaz de la Peña, monographie et catalogue raisonné, 2 volumes, ACR Édition, Courbevoie (92), 770 p., 250 €.
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Diaz de la Peña, le délaissé de Barbizon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Diaz de la Peña, le délaissé de Barbizon