Orienté sur son art mais aussi sur ses écrits et ses théories, cet ouvrage est une bonne introduction à l’œuvre de Gustave Courbet (1819-1877). Engagé dans son époque, politiquement et socialement, l’artiste puise son inspiration dans le quotidien, s’intéresse aux gens modestes qu’il met en scène dans de vastes compositions, de grands formats habituellement réservés à la peinture d’histoire. Un art tourné vers le social jusque dans ses paysages : à l’inverse de Millet qui représentait la campagne comme un lieu idéal et bucolique, Courbet s’attache à en donner une vision différente, insistant dans la représentation de ses personnages, sur les distinctions de classes, donnant un autre sens à ce qui ne pourrait être qu’un paysage paisible. Incompris et rejeté dans le circuit des expositions officielles, Courbet touche néanmoins un large public, utilisant la presse et ses relations avec des marchands indépendants pour imposer une œuvre profondément ancrée dans son temps. À l’instar de Zola ou Balzac en littérature, il donne à voir le monde tel qu’il est, dépeint la société à travers ses classes rurales et ouvrières. Son réalisme et sa vision seront un exemple pour nombre de ses suiveurs ;
le dernier chapitre du livre est d’ailleurs une ouverture vers l’art moderne – et contemporain – à travers certains artistes et courants marqués par les recherches de Gustave Courbet. Ce nouveau volume de la collection « Art et idées » – il a été publié en anglais en 1997 mais l’est pour la première fois en français – est fidèle à ceux qui l’ont précédé : idéal pour les étudiants avec un format guide, un texte abondamment illustré qui s’adresse davantage au grand public qu’aux spécialistes, et de nombreuses annexes (bibliographie, biographies d’artistes, chronologie…). Alors ne vous fiez pas aux couvertures quelque peu austères de cette collection et plongez-vous dans l’une ou l’autre de ces monographies et études thématiques (L’Art nouveau, L’Art aborigène...) qui constituent, petit à petit, un panorama général de l’histoire de l’art.
James H. Rubin, Courbet, Phaidon, coll. « Art et idées », 2003, 352 p., 19,95 euros.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°550 du 1 septembre 2003, avec le titre suivant : Courbet