Nous ne ferons pas l’affront aux lecteurs de leur présenter Catherine Millet, l’une des plumes les plus précises du demi-siècle écoulé, de la critique d’art comme de la littérature.
Vingt-et-un ans après la publication de La Vie sexuelle de Catherine M., monument littéraire, la fondatrice d’Art Press sort donc un nouveau livre où elle raconte, cette fois, les débuts d’une jeune femme « originale, pas agressive, plutôt docile » et « pas bien dans sa peau », qui va, à force de travail, se frayer une voie royale dans une religion naissante encore masculine : l’art contemporain. Elle qui n’avait pas suivi d’études, « ni d’histoire de l’art ni de rien du tout » , explique comment elle a découvert l’histoire de l’art moderne : à rebours, en remontant le fil de l’art conceptuel. Commencements peut se lire avec différents yeux, avec ceux de l’amateur curieux de sentir le pouls d’une époque effervescente, de croiser Bernar Venet, Joseph Kosuth, César et Georges Boudaille, comme avec ceux du critique d’art qui notera bien scrupuleusement qu’il doit, « pour s’extraire [lui]-même de l’indétermination », « apprendre à choisir ses mots ». Mais il peut se lire aussi avec les yeux du lecteur soucieux de littérature. Ce dernier lira de belles pages sur la mémoire écrites par une écrivaine qui cherche à « retrouver ses maigres émotions d’alors », et qui y parvient. Admirablement.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Commencements
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°758 du 1 octobre 2022, avec le titre suivant : Commencements