Collectif : "Correspondances impressionnistes", suivi d’une étude de Pascal Bonafoux

Certes, on objectera qu’avant l’invention railleuse par le critique Louis Leroy du terme « impressionniste », dans le Charivari du 25 avril 1874, venait d’être inaugurée, boulevard des Capucines, une exposition des renégats du Salon officiel, les Degas, Sisley, Monet, entre autres « refusés ». Mais sans l’extraordinaire ébullition littéraire de la seconde moitié du xixe siècle, les Huysmans, Mauclair et Fénéon, tantôt défenseurs, tantôt détracteurs, menant une lutte sans merci pour imposer leurs vues en peinture, il y a fort à parier que l’impressionnisme n’aurait pas connu la même fortune.
En réalité, de savoir qui de l’œuf ou de la poule importe peu. Car la peinture impressionniste n’aurait pas été la même sans la plume inspirée d’un Zola, dont l’imagination doit aussi beaucoup au pinceau d’un Manet. La boucle est bouclée, et c’est toute la noblesse des Correspondances impressionnistes que d’en faire prendre conscience.
Pascal Bonafoux, l’auteur de la passionnante étude qui clôt l’ouvrage, a compilé ici certaines des plus belles pages écrites sur l’impressionnisme, tandis que Diane de Selliers, l’éditrice, a réuni les droits de reproduction des œuvres citées. Le résultat est splendide, délicieux même. Assurément l’une des plus belles pages de l’historiographie impressionniste.