Claudio Parmiggiani

Cinq ouvrages font enfin connaître Claudio Parmiggiani en France proposant le portrait d’un artiste qui s’inscrit dans une communauté de poètes et de philosophes, pour laquelle voir est intimement lié à savoir (cf. pp. 74-79). Jean-Luc Nancy développe, en partant d’une œuvre de Parmiggiani, le « cœur », une réflexion philosophique dense et émouvante. La même intimité surgit dans la monographie conçue en forme de conversation entre Parmiggiani et le conservateur du musée Fabre, Sylvain Amic. L’artiste parle de ses rencontres avec Giorgio Morandi ou Robert Morris, de ses affinités avec Dürer, Bellini et des poètes Ezra Pound ou Emilio Villa, tous ceux qui constituent sa confrérie historique et présente. Ce qui permet au lecteur de cheminer dans l’espace mental de Parmiggiani. Volontairement, il s’est mis à l’écart du marché pour « pouvoir regarder ce qui ne se voit pas ». Il exige la « vitalité d’une image, même s’il lui semble qu’on éprouve parfois un certain malaise en France [...] et une suspicion face au recours du symbole ». Parmiggiani est aussi un homme réclamant la spiritualité de l’art, qui n’a pas peur de parler du mystère ou de l’émotion, source de tout art : l’œuvre devient songe métaphysique.
Parmi d’autres publications Stella Sangue Spirito est un recueil de ses textes et poèmes, une quête imaginaire où les mots contiennent parfois une œuvre en devenir : « Des théâtres de toiles blanches peintes uniquement par l’impression de l’ombre et de la lumière sur leurs surfaces. »
Une sorte de journal qui relie « la poésie et la voix de l’image ».