À travers une série animée richement documentée de 10 épisodes, le journaliste François Busnel raconte les mythes vikings, des divinités et des visions d’Odin au crépuscule des dieux.
Je m’intéresse depuis toujours aux mythes, parce que ce sont à la fois les récits fondateurs de la civilisation et de la littérature. Après avoir travaillé sur les mythes grecs, je me suis penché sur les mythes vikings qui m’ont semblé très différents. Là où les Grecs racontent parfois des histoires qui ne se suivent pas, les mythes vikings racontent une histoire qui a un début et une fin. Deux choses ont vraiment piqué ma curiosité : la première, c’est que les dieux vikings périront d’une catastrophe climatique. La seconde, c’est que les femmes, les déesses, jouent un rôle absolument capital, contrairement à la mythologie grecque où certes les déesses sont fortes, mais restent le faire-valoir des dieux masculins. Chez les Vikings, la féminisation du monde et la catastrophe climatique sont très modernes.
Ces mythes sont moins connus, il a fallu creuser ! On connaît vaguement le Ragnarök, le crépuscule des dieux, grâce à Richard Wagner, l’armée des morts, avec J. R. R. Tolkien, ou à travers les Marvels, mais les réels épisodes sont moins traités. C’était un travail d’enquêteur, et moi j’adore ! Il a fallu aller dans les bibliothèques chercher des vieux livres, sur Internet, puis croiser les sources pour écrire le récit le plus palpitant.
C’est un autre défi de raconter les mythologies en intégrant leur postérité. De nombreux artistes, depuis la Renaissance mais notamment au XXe siècle, se sont emparés des mythes vikings pour les illustrer à leur manière. Ils s’intéressent beaucoup à l’histoire du combat de Thor et le serpent de Midgard, le Ragnarök… Ce sont des fragments sublimes et très imagés. Il faut montrer les choses, pas seulement raconter, car ces tableaux sont très sensuels. Quand on met un récit sur ces images, cela crée une alchimie, un alliage de l’histoire de l’art et de l’histoire.
Ce sont les runes, des systèmes d’alphabet dont le secret n’est toujours pas percé. C’est une trace écrite dans une civilisation de l’oral. Les Vikings n’écrivaient pas, mais ils étaient loin d’être illettrés. Seulement ils n’avaient pas l’écriture comme mode de transmission. Les runes restent mystérieuses et tout ce qui est mystérieux m’attire. Ce sont presque des peintures abstraites.
Elle s’adresse à tout le monde. À chaque fois que je fais quelque chose, mon ambition est d’être irréprochable pour ceux qui savent, et passionnant pour ceux qui découvrent.
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Chez les Vikings, la féminisation du monde et la catastrophe climatique sont très modernes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : Chez les Vikings, la féminisation du monde et la catastrophe climatique sont très modernes