Reims - Enki Bilal le dit lui-même : il n’y a pas de rapport entre son travail en BD et celui de scénographe, qu’il expérimente à la demande d’Angelin Preljocaj, en réalisant le décor et les costumes du ballet Roméo et Juliette qui, depuis 1996, fait partie du répertoire du Ballet Preljocaj et qui est présenté à l’opéra de Reims ce mois-ci.
Enki Bilal distingue en effet la création en solitaire de la BD « à la fois artistique et artisanale », d’où est né son univers graphique, du travail collaboratif, qu’il apprécie tout autant pour le cinéma, la danse ou le théâtre. Pourtant, si, dès sa première, le ballet a tant marqué, c’est sans doute parce que l’on y retrouve l’atmosphère oppressante et désenchantée au décor rétro-futuriste caractéristique des BD telles que La Femme piège et Partie de chasse, ici fidèlement transposée à la scène grâce à la mise en lumière du regretté Jacques Chatelet, collaborateur indissociable de Preljocaj. « Travailler avec Jacques Chatelet a été pour moi passionnant, il a su réinterpréter la lumière de mes peintures préparatoires pour le décor que je n’avais pas faites dans un souci de réalisme, de transposition sur scène. Il a fait un travail sur les ombres portées, sur les textiles des costumes », se souvient Enki Bilal. Parvenir à recréer avec une telle précision la lumière si spécifique des peintures d’Enki Bilal dans un décor scénique où les corps évoluent hors du cadre fragmenté de la vignette propre à la BD est sans doute ce qui fait la force esthétique de la collaboration entre le dessinateur, le chorégraphe et le créateur de lumières dont Angelin Preljocaj dit : « Il a su graphiquement et émotionnellement, à travers sa lumière, faire transparaître les lignes, les couleurs et les textures de l’univers bilalien dans lequel on est transporté lorsque l’on voit le spectacle. »
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Bilal à la lumière de Preljocaj
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : Bilal à la lumière de Preljocaj