Inspiré d’une histoire vraie, Les Règles de l’art de Dominique Baumard suit un trio de bras cassés impliqué dans le vol du Musée d’art moderne parisien.
Les voleurs de tableaux sont confrontés aux mêmes problèmes que les assassins. Une fois leur forfait effectué, le plus dur reste à faire : se débarrasser du corps ou de l’œuvre. Le cinéma adore ces moments où le malfrat, plus ou moins maladroit, se trouve encombré par le poids de son crime. Les Règles de l’art relate une histoire vraie qui implique Picasso, Braque, Matisse, Modigliani et un improbable trio de voleurs. En 2010, Yonathan, expert en horlogerie de luxe, rencontre par hasard Éric, un antiquaire, receleur et baratineur. Éric travaille avec Jo, un redoutable cambrioleur. Une nuit, Jo parvient à s’introduire dans le Musée d’art moderne de Paris. Soudain, Éric se retrouve en possession d’un trésor trop important pour ses petites combines. Il se tourne vers Yonathan qui n’a pas non plus les compétences pour receler un tel magot.Les scénaristes ont (plus ou moins) maquillé les noms des véritables protagonistes de l’affaire qui dorment aujourd’hui en prison. Malheureusement, le réalisateur Dominique Baumard paraît lui aussi dépassé par la situation. La mise en scène s’essaie à plusieurs tonalités qu’elle ne parvient pas à harmoniser, les acteurs basculent vers des excès incontrôlés. On retiendra néanmoins l’admirable séquence du casse. Le cinéma nous a habitués aux corps qui rampent entre des lasers et aux acrobates en combinaison qui descendent des cordes à nœuds. Ici, notre voleur est interprété par Steve Tientcheu, comédien au physique de boxeur poids lourd. Pour entrer dans le musée, Jo se contente de découper une vitre. Puis il décroche les toiles, une à une, avant de repartir le long de la Seine, cadres sous le bras, comme on rentre du marché. Cette nuit-là, le système d’alarme était en panne. Dominique Baumard filme donc un homme seul, qui déambule parmi les œuvres, prenant le temps de découvrir, regarder, admirer, s’emparant de ce qui lui plaît, de ce qui lui parle. Pendant un bref moment, on voudrait être cet homme-là. Plus tard, Jo verra Éric jeter sans ménagement les toiles dans le coffre de sa voiture. « Respecte le travail ! », s’agace le voleur, sans que l’on sache s’il parle de son travail à lui, ou de celui des peintres.
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Art moderne et vol à l’ancienne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : Art moderne et vol à l’ancienne