Figure majeure de l’histoire de l’art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, fondateur d’une riche bibliothèque rattachée aujourd’hui à l’Institut éponyme à Londres, Aby Warburg est à l’honneur en mars au Musée du Louvre, à travers une série de films et conférences.
Marquée par l’histoire des religions enseignée par Hermann Usener à Bonn, la pensée de Warburg est traversée par les œuvres de Freud, de Nietzsche et de Burckhardt. Après le voyage chez les Indiens Hopi, Warburg ouvre l’histoire de l’art à l’anthropologie et enrichit son travail des recherches menées par les ethnologues du Smithsonian Institution de Washington.
Alors que les éditions Macula publient la traduction française du Rite du serpent, texte fondateur sur lequel nous reviendrons, l’Auditorium du Louvre rend hommage à travers une série de films et conférences à celui qui, nourri de toutes ces influences, renouvela l’histoire de l’art. Le 10 mars, Maurizio Ghelardi, professeur à l’École normale supérieure de Pise, éclaire les liens qui unissaient Aby Warburg et le philosophe allemand Ernst Cassirer, tandis que, le 17 mars, le philosophe et historien d’art Georges Didi-Huberman proposera une nouvelle lecture de la thèse de Warburg consacrée à Botticelli. Professeur à l’université Friedrich-Schiller de Iéna, Dieter Blume étudiera pour sa part le 24 mars les liens de l’historien à l’astrologie. Warburg s’était intéressé au traitement du mouvement par les artistes de la Renaissance florentine : selon lui, l’apparition de la forme serpentine dans les œuvres est intimement liée à l’attention portée à la représentation du mouvement. De la même manière, les formes serpentines se multiplient dans les premiers temps du cinéma. En témoignent les films présentés le 31 mars par Philippe-Alain Michaud : Snake Dance (1901), le rituel du serpent filmé à Walpi, un village Hopi de la Black Mesa en Arizona, Snake Dance (1906) de Edward S. Curtis, Miss Harry’s femme-serpent (début du XXe siècle), Pickpock ne craint pas les entraves (1909), Danse avec un serpent venimeux (1968).
Jusqu’au 31 mars, Auditorium du Louvre, informations au 01 40 20 55 55, réservation au 01 40 20 55 00, www.louvre.fr. La revue Trafic consacrera en mars un dossier sur “Warburg et le cinéma”.
À lire également : Aby Warburg, Le Rituel du Serpent, éditions Macula, Paris, 2003, 200 p., 23 euros.
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Aby le magnifique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°166 du 7 mars 2003, avec le titre suivant : Aby le magnifique