Si l’abstraction des années 1960 engage le procès de la peinture, celle de Sean Scully, à partir des années 1970, réhabilite la tradition du tableau comme objet. Tandis que les années d’après-guerre voient des artistes comme Hantaï ou Ellsworth Kelly prôner la déconstruction du tableau et le retrait de son créateur, Sean Scully, lui, décide de pratiquer une peinture abstraite fidèle au mythe de l’artiste romantique. C’est ce que le peintre appelle la « ré-émotionalisation » de la peinture.
Pour qualifier l’œuvre de Scully les textes de ce catalogue, d’une qualité très inégale, signalent une abstraction géométrique poétique, spirituelle, structurée par la couleur, guidée par les sensations. Pourtant là où les auteurs de ces textes admirent une peinture moderne nourrie de traditions, d’autres ne voient qu’une peinture emprunte d’une nostalgie qui la rend sage et lisse. On pardonne volontiers aux premiers le ton enflammé de leurs textes. Mais lorsque l’un d’entre eux, sans doute un peu trop enthousiaste, affirme : « les peintures de Scully surpassent celles de Rothko », on est troublé.
Danilo Eccher, Lórànd Hegyi, MarÁa Lluïsa Borràs, Donald Kuspit, Sean Scully, une rétrospective, 175 p., 159 ill., Thames & Hudson, 2007, 50”‰euros.
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Abstraction géométrique pour auteurs lyriques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°601 du 1 avril 2008, avec le titre suivant : Abstraction géométrique pour auteurs lyriques