Une « Mona Lisa » sous le marteau d’Artcurial

Œuvre « fidèle à l’originale en tous ses motifs », selon la maison de ventes, les côtés des deux colonnettes de la loggia dans laquelle le modèle est assis sont cependant plus distincts. « Ce qui est fabuleux, c’est la capacité de l’artiste à avoir rendu le “sfumato” léonardesque, notamment dans le traitement du fond et des vêtements. En revanche, le paysage est peint avec moins de transparence, moins de fondu dans les successions de plans ; on voit davantage la manière picturale », explique Matthieu Fournier, commissaire-priseur et directeur du département des tableaux anciens et du XIXe, chez Artcurial.

Hormis ces quelques différences, la fidélité de cette version à l’original laisse à penser que l’auteur – qui reste inconnu – a pu y avoir accès. « Notre tableau, à coup sûr, pour retranscrire avec autant de subtilité le traitement en “sfumato” du visage et des carnations, a été réalisé devant l’original », note le commissaire-priseur. Aussi l’œuvre a dû être peinte à proximité du lieu où se trouvait le tableau de Léonard à l’époque, c’est-à-dire au château de Fontainebleau, depuis son entrée dans les collections royales sous le règne de François Ier.

S’il y a déjà eu par le passé des copies de La Joconde sur le marché – notamment la Mona Lisa Hekking en juin chez Christie’s Paris (2,9 M€) –, « sur panneau, qui plus est de chêne, il n’y en a pas. Cela explique également le merveilleux état de conservation de l’œuvre », précise Matthieu Fournier. •Marie Potard