Les belles œuvres étaient au rendez-vous
mais le public reste peu international.
FLORENCE - Les amateurs de beaux objets ont été comblés par la 24e Biennale des antiquaires de Florence, qui s’est tenue du 30 septembre au 9 octobre au palais Corsini, sur les bords de l’Arno. Au terme d’un parcours qui promenait le visiteur sur deux niveaux, celui-ci était accueilli sur l’ultime stand de la Biennale par Giovanni Pratesi, antiquaire à Florence et président de la manifestation. « Malgré leur fatigue, les collectionneurs arrivent dans cette dernière allée d’exposition encore motivés par quelques beaux objets », assure ce dernier. Le marchand a notamment vendu un crâne en marbre de l’école florentine du XVIIe siècle à un amateur napolitain et un meuble de la seconde moitié du XVIIe du sud de l’Allemagne, ouvrage comportant une façade sculptée en architecture classique, à un particulier milanais. « Le baroque italien reste ce qui est le plus recherché ici », poursuit-il. Mais il se fait rare. Aussi les œuvres du XVIIIe et du XIXe siècle prennent-elles de plus en plus d’importance dans le salon. L’un des chefs-d’œuvre de la sculpture se trouvait sur le stand du Milanais Carlo Orsi : Le Sacrifice d’Isaac, un superbe bronze de Giuseppe Piamonti datant de 1722 et commandé par Anna Maria Luisa de Médicis. La pièce, considérée comme trésor national et donc interdite de sortie de territoire italien, a été cédée le premier jour à un collectionneur de la Péninsule pour environ 1,5 million d’euros. Le marchand londonien Jean-Luc Baroni, pour qui cette Biennale a été « trop calme commercialement », ne cachait pas son mécontentement. Bien que très admirée, sa pièce maîtresse, L’Alzaïa, une huile sur toile signée du Florentin Telemaco Signorini (1834-1901), achetée 4 millions d’euros chez Sotheby’s à Londres le 18 novembre 2003, lui est restée sur les bras. Parmi les plus beaux tableaux de la foire, un Saint Michel du Florentin Cesare Dandini (1595-1658) chez Marco Voena (Milan, Londres) est allé rejoindre une collection italienne. La galerie Mottola de Milan a pour sa part cédé l’un des rares tableaux français présentés à la Biennale : un portrait de femme par Pierre Hubert Subleyras (1699-1749), artiste ayant travaillé à Rome. L’exposition du New-Yorkais Adam Williams (l’un des plus beaux stands) offrait au public une Sémiramis appelée aux armes, une huile sur toile du Guerchin (1591-1666). Vendue chez Sotheby’s à Londres le 7 juillet pour le prix record de 1,97 million d’euros, elle a gagné en force après un complet nettoyage. Le marchand exposait aussi une magnifique Pietà de Domenico Zampieri (1581-1641). Ces deux peintures étaient toujours en négociation à l’issue de la Biennale.
Pour sa première participation, Matteo Grassi, de New York, s’est satisfait de deux ventes : « Il faut que les gens nous connaissent mieux et ça prend du temps. Mais j’ai vendu plus qu’à ma première Foire de Maastricht il y a deux ans. » Le Parisien Bob Haboldt dont c’était aussi la première participation, affichait son optimisme avec quatre ventes et une « touche ». « Je vais continuer ce salon si différent de Maastricht, très porté sur l’art italien et attirant les amateurs toscans et les riches collectionneurs du nord de l’Italie. Mais j’aimerais que les organisateurs fassent un effort pour faire venir plus de public étranger. Il y a par exemple un travail de promotion à faire avec les décorateurs américains et européens. Dans ce palais bien décoré par Pier Luigi Pizzi, la Biennale gagne à être mieux connue. »
- Nombre d’exposants : 88 - Durée: 10 jours - Nombre de visiteurs : 25 000
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Une foire trop italienne ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°223 du 21 octobre 2005, avec le titre suivant : Une foire trop italienne ?