Ce petit panneau serait de la main du peintre siennois Bartolo di Fredi et/ou de son fils, Andrea di Bartolo.
Poitiers (Vienne). Le 22 mai, la maison poitevine Boissinot & Tailliez met en vente un petit panneau représentant Saint Antoine l’abbéà mi-corps et de biais sur fond or ; il est estimé 40 000 à 60 000 euros. Le saint est aisément identifiable grâce à son aspect de vieil ermite, sa longue barbe, son habit de l’ordre augustinien et son attribut principal, la canne en forme de tau.
« La commande de ce panneau a certainement été faite au peintre italien Bartolo di Fredi (1330-1410), l’un des artistes les plus influents de Sienne et de ses alentours dans la seconde moitié du XIVe siècle, mais certains historiens de l’art pensent qu’il a été exécuté, au moins en partie, par son fils, Andrea di Bartolo (1389-1428) », commente l’expert Éric Turquin.
La forme trapézoïdale du panneau laisse à penser qu’il s’agit d’un élément de retable situé au registre intermédiaire entre les panneaux du registre principal et les pinacles, tels que se présentaient les retables toscans et en particulier siennois. Sur la base de ce schéma, le cabinet Turquin le rapproche de deux autres ensembles réalisés par Bartolo di Fredi dans les années 1380 pour l’église San Francesco de Montalcino : les retables Cacciati de la chapelle San Pietro – dont une partie est conservée au Musée de Lucignano – et celui de la chapelle de l’Annonciation, également démembré et dont des panneaux sont conservés au Los Angeles County Museum of Art et au Musée du Vatican. Ce rapprochement permet ainsi de dater l’œuvre des années 1380. Pour parfaire sa démonstration, le cabinet Turquin indique que « l’utilisation du petit poinçon en forme de trèfle qui souligne les bords de l’arcade polylobée, et que l’on retrouve dans plusieurs œuvres de Bartolo di Fredi et Andrea Bartolo, confirme l’attribution ». Le cabinet émet enfin l’hypothèse que ce panneau aurait pu appartenir à un retable commandé par la famille Cacciati qui était liée à l’Hôpital de la Miséricorde de Montalcino – le saint étant généralement honoré par les fondations hospitalières.
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Un primitif inédit chez Boissinot & Tailliez
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°567 du 14 mai 2021, avec le titre suivant : Un primitif inédit chez Boissinot & Tailliez