Un phare dans la nuit de Hong Kong

Pour l’occasion, l’organisateur de la foire s’est associé au M+ (ouvert en novembre 2021) afin de passer commande à l’artiste Ellen Pau, pionnière dans le champ des nouveaux médias dès les années 1980, d’une création qui anime l’extérieur du musée hongkongais du 20 mai au 19 juin. Le bâtiment du M+ signé Herzog & de Meuron comprend en effet une façade de LEDS de 65 m qui fait office d’écran géant, que l’on peut voir à la fois depuis la promenade du front de mer et depuis l’île de Hong Kong. Intitulée The Shape of Light, la vidéo digitale conçue par Ellen Pau mêle danse et calligraphie dans une évocation du « sutra du cœur » invitant à méditer sur un concept bouddhiste : « La forme est le vide, le vide est la forme. » Tel un phare placé sur la rive du quartier continental de Kowloon, cette œuvre numérique éclaire, selon l’artiste qui vit et travaille à Hong Kong, « le chemin des voyageurs et de ceux qui rentrent chez eux. » En termes choisis, Ellen Pau, qui a longtemps exercé une profession médicale (comme radiologiste au Queen Mary Hospital), s’est réjouie dans un communiqué que son œuvre bénéficie d’une telle visibilité : « J’espère que The Shape of Light pourra communiquer un message de guérison à la ville. » C’est en tout cas une excellente raison de tourner nos yeux et nos esprits vers Hong Kong, alors que trois peintures ont été retirées fin avril de l’exposition de la collection Uli Sigg du M+, officiellement pour des raisons d’accrochage, plus vraisemblablement sous l’effet d’une censure qui avait déjà contraint le musée à retirer la photographie Study of Perspective : Tian’ anmen (1997), de Ai Wei Wei, de son site Internet.