Un nécessaire de voyage signé Martin-Guillaume Biennais

Complet à 90 % avec une trentaine de pièces, « ce coffret est confondant de qualité et de détails. La partie intérieure du couvercle est entièrement faite à la forme en acajou », commente Florian d’Oysonville, commissaire-priseur en charge de la vente. D’où son estimation. Un coffret similaire a été adjugé 40 000 euros (frais compris) chez Osenat en juillet 2018.

À 24 ans, l’artisan tabletier décide de quitter sa Normandie natale pour tenter sa chance à Paris. Fabricant de boîtes de jeux en bois précieux, il se diversifie rapidement et crée des boîtes en acajou contenant des nécessaires. Il aura le flair incroyable de vendre à crédit un nécessaire au général Bonaparte avant son départ pour la campagne d’Italie. En accédant au trône, l’Empereur s’en souviendra et en fera son fournisseur officiel ainsi que de sa famille et de la cour impériale. Dans sa boutique Au Singe violet, rue Saint-Honoré – qui emploiera jusqu’à quatre-vingts ouvriers –, on y découvrait des chefs-d’œuvre de tabletterie, d’ébénisterie et d’orfèvrerie.

Ce nécessaire de voyage provient de la descendance de l’orfèvre Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), plus précisément de la descendance de Jeanne Renée de Valroger (1901-1993), née du Tartre, elle-même descendante de deux filles de Biennais, Marie Anne et Amélie Victorine. Conservé dans une propriété au nord d’Angers, il est issu de la même collection que la fameuse feuille de laurier de la couronne du sacre de Napoléon Ier (réalisée par Biennais) vendue 625 000 euros en 2017 chez Osenat à Fontainebleau.