Voir arriver un tableau d’Amedeo Modigliani (1884-1920) sur le marché est toujours un événement. Les amateurs d’art moderne en sont friands. Sont particulièrement prisés les rares portraits aux visages étirés et aux cous allongés de personnages identifiables. Tout le problème avec cet artiste est qu’il existe plus de faux en circulation que d’œuvres authentiques. Aucun des experts (autoproclamés) du peintre n’ayant autorité sur ce marché, c’est le pedigree de l’œuvre qui fait référence.
Offert en vente publique sur le marché londonien, cet élégant portrait idéalisé de Jeanne Hébuterne (au chapeau), compagne et muse du peintre, affiche une traçabilité sans faille depuis son exécution en 1919. En 1992, il fait partie de la petite rétrospective consacrée au peintre à titre posthume, à la 13e Biennale de Venise, soit la toute première exposition de l’artiste dans son pays d’origine. L’œuvre est d’abord détenue par Léopold Zborowski, marchand d’art et grand ami de Modigliani, puis acquise en 1929 par Paul Guillaume qui l’accroche dans sa chambre et l’expose la même année avec d’autres peintures de sa collection à la Galerie Bernheim-Jeune.
Après une escale à Paris à la Galerie Bignou, puis à Bruxelles chez le collectionneur Henri Belien, la peinture arrive chez un marchand new-yorkais qui la cède à un collectionneur américain en 1955. Elle sera vendue deux fois aux enchères, en 1997 à New York et en 2006 à Londres chez Sotheby’s, où elle atteint alors 16,3 millions de livres sterling (23,9 millions d’euros). Estimant que le tableau a encore pris de la valeur compte tenu de son attrait et de sa rareté, Christie’s en propose aujourd’hui 16 à 22 millions de livres sterling.
Le 6 février 2013 à Londres, Christie’s, tél. 01 40 76 85 85, www.christies.com
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Très cher Modigliani
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°654 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Très cher Modigliani