Les 30 juin et 1er juillet à l’hôtel Dassault, les amateurs de Dalí se sont empressés d’acheter des souvenirs de l’artiste issus de la collection du Capitaine Moore, ex-secrétaire du peintre et fondateur du musée privé Dalí de Cadaquès. La vente, qui ne recelait aucun véritable trésor, a dans l’ensemble bien fonctionné.
PARIS - Les 30 juin et 1er juillet, 423 œuvres de Salvador Dalí composant la collection Perrot-Moore ont été dispersées avec succès par Artcurial-Briest-Poulain-Le Fur à l’hôtel Dassault, et ont trouvé preneurs pour 80 % des lots. Le Capitaine Moore, secrétaire particulier de Dalí à partir de 1960 puis collaborateur permanent et homme de confiance jusqu’en 1977, avait réuni ce fonds pour le musée privé Dalí de Cadaquès, en Espagne, inauguré par l’artiste lui-même en 1978. La vacation a rapporté 4,6 millions d’euros.
L’ensemble ne contenait aucun chef-d’œuvre pour les musées, mais une quantité importante d’œuvres sur papier, plus quelques sculptures. Beaucoup de pièces étaient à saisir entre 1 000 et 10 000 euros, des prix abordables pour de nombreux collectionneurs à travers le monde. Le plus populaire des surréalistes compte nombre d’aficionados.
Sculptures-objets difficiles à vendre
Pour cette vacation, les marchés français et espagnols se sont montrés très actifs en remportant respectivement 37 % et 22 % des enchères.
Le 30 juin, une première partie de la collection réunissait les plus belles pièces. En haut du classement, La Plage du Llane à Cadaquès, une œuvre de jeunesse de 1923 de style quasi pointilliste et l’une des rares huiles de la vente, estimée autour de 300 000 euros, est partie chez un collectionneur espagnol pour 410 200 euros. Rêve sur la plage, l’unique et minuscule composition surréaliste à l’huile de 1934 de 8,8 x 6,8 cm, a été emportée à 265 000 euros, deux fois l’estimation basse. La Femme au pain, un bronze peint et décoré, conçu en 1933 et édité en 1977, estimé entre 180 000 et 250 000 euros, est monté à 343 000 euros. Les prix ont été poussifs pour le reste de la sculpture qui, vendue au ras de l’estimation basse ou ravalée, n’a généralement pas fait d’étincelle. Le Soulier de Gala, conçu en 1932 et édité en 1977, a été adjugé 89 651 euros, son estimation basse. “Ce prix n’est pas fabuleux, mais les sculptures-objets sont toujours plus difficiles à vendre”, a commenté Violaine de La Brosse-Ferrand, la spécialiste maison en art moderne. Le lot se présentait comme un soulier de femme, à l’intérieur duquel se trouve un verre de lait lui-même posé sur une pâte ductile de couleur excrémentielle, et un sucre sur lequel sont collés des poils pubiens pour accessoire.
Les collectionneurs se sont davantage défoulés sur les quelques dessins soignés, gouaches et aquarelles surréalistes, dont les prix ont dépassé quelquefois les 50 000 euros, atteignant 101 445 euros pour Le Concile œcuménique de 1960.
Dans les deuxième et troisième parties de la vente, des dessins pour le livre Les 50 Secrets magiques (vers 1947), estimés 1 000 à 5 000 euros, ont fait la joie des amateurs qui ont poussé certaines enchères jusqu’à 19 000 euros. En revanche, quelques dessins érotiques trop explicites n’ont pas trouvé preneurs. Mais ce sont surtout deux séries de cartes à jouer (lots 185 à 197 et 375 à 398), peu représentatives de l’œuvre de Dalí, qui ont fait baisser le taux des lots vendus.
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Succès affectif pour Dalí
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°175 du 29 août 2003, avec le titre suivant : Succès affectif pour Dalí