À Paris, inattendu et invendus ont jalonné la semaine asiatique qui a généré plus de 34 millions d’euros.
PARIS - En récoltant 12,2 millions d’euros (est. 3 ,3 à 4,8 millions d’euros), Sotheby’s domine la semaine (8-15 décembre) de ventes d’arts d’Asie. 72,9 % de lots ont été vendus, un taux habituel. La plus forte enchère est allée à une statuette en bronze doré de Shyama Tara attribuée à l’atelier de Zanabazar (Mongolie), fin du XVIIe, disparue du marché depuis soixante ans et qui s’est envolée à 3,4 millions d’euros (est. 200 000 à 300 000 euros) : la plus haute enchère pour une œuvre d’art asiatique en France pour 2014. Une autre statuette en bronze, un Bouddha Amitayus, a atteint 2,7 millions d’euros chez l’OVV Joron-Derem (est. 150 000 à 200 000 euros). Sa taille rarissime (56 cm) et son état de conservation ont joué en sa faveur. La veille, Christie’s récoltait 9,6 millions d’euros pour une estimation de 7 à 10 millions d’euros, avec un taux de vente de 67 %. La céramique y était à l’honneur avec un vase en porcelaine, de la famille rose à fond jaune, époque Jiaqing (1796-1820) vendu 625 500 euros (est. 100 000 à 150 000 euros) tandis qu’un autre en porcelaine bleu blanc, Fanghu, époque Qianlong (1736-1795) a été adjugé 541 500 euros (est. 120 000 à 150 000 euros).
Les vases Meiping s’envolent
Ce même jour, la maison Gros & Delettrez a vendu 1, 2 million d’euros un vase meiping en porcelaine pulvérisant son estimation initiale de 2 000 à 3 000 euros. « C’est une anomalie. Le marché a rectifié, à tort ou à raison », commente Pierre Ansas, expert de la vente. Autre surprise le 15 décembre chez Tessier & Sarrou (qui totalise 3,2 millions d’euros), un autre vase meiping en porcelaine (XXe), estimé 1 000 à 1 500 euros, s’est envolé à 2,1 millions d’euros. Chez Tajan, une peinture de Qi Baishi, représentant un coq, offerte en 1955 par le président Mao au grand-père du vendeur a été adjugée 660 000 euros, « de loin le meilleur résultat enregistré pour une peinture de l’artiste hors de Chine », selon Pierre-Alban Vainquant, commissaire-priseur (est.150 à 250 000 euros). Chez Artcurial, le 8 décembre, la vente a totalisé 1,2 million d’euros (est. 800 000 euros). Fait notable, une statue de Bouddha, en fonte de fer, de la dynastie Ming, a été préemptée par le Musée Guimet pour 32 200 euros (est. 10 000 à 15 000 euros). Le 12 décembre Piasa atteignait 500 000 euros (est. 400 000 euros), vendant une coupe libatoire pour 115 880 euros (est. 50 000 à 60 000 euros). « Le marché reste fort pour les objets importants, qui font des prix internationaux à Paris, mais les objets moyens ne se vendent plus. Les vendeurs font désormais la sélection et le pic de 2011 est loin derrière nous, quand tout se vendait et à n’importe quel prix », souligne Pierre Ansas. « Nous avons toujours une appréhension avant les sessions de ventes car l’économie chinoise n’est pas si extraordinaire en ce moment et il y a une forte lutte contre la corruption, ça peut facilement dérailler. Mais l’offre reste très importante », poursuit l’expert.
(1) Les estimations sont hors frais et les résultats frais compris.
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Sotheby’s mène la danse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : Sotheby’s mène la danse